Dans un communiqué de ce jeudi 15 février, les autorités de Kinshasa ont regretté la mort de 2 militaires sud africains à Mubambiro dans le territoire de Masisi au Nord-Kivu par un bombardement du M23 qui a visé le camp de cette force armée déployée dans la région dans le cadre de la Mission de la SADC pour renforcer l’effort de paix national. Les autorités sud africaines ont communiqué ce jeudi sur cet incident qui a fait aussi 3 blessés toujours dans les rangs des militaires. Ils sont pris en charge actuellement dans un hôpital à Goma. Le ministre et le vice-ministre de la Défense sud-africain n’avaient pas mentionné dans ce communiqué l’origine de cet « obus à mortier » qui a fini sa course dans le camps de leur contingent, faisant savoir qu’il y aura des enquêtes.
Le Gouvernement congolais qui a présenté ses condoléances au Gouvernement sud-africain et à la mission de la SADC en RDC (SAMIDRC), a laissé aussi entendre que « Ce énième crime de l’armée rwandaise en territoire Congolais apporte, une fois de plus, l’évidence de son implication active dans la crise sécuritaire et les crimes qui déstabilisent l’Est de la République Démocratique du Congo actuellement ». Les dirigeants de Kinshasa ont condamné en sus ce bombardement qui selon eux rentre dans « la série de ceux que l’on a noté ces derniers jours et qui ont notamment ciblé un camp des déplacés à Saké et le marché de Mugunga à Goma », peut-on lire. Ils ont salué par la même occasion l’engagement sans équivoque des pays membres de la SADC qui appuient les efforts visant à restaurer la paix, la sécurité, l’autorité de l’Etat et la stabilité dans l’Est du Congo-Kinshasa.
Guerre de l’Est, soutien populaire à la position gouvernementale
Pendant ce temps, les affrontements entre les forces loyalistes et les combattants du Mouvement du 23 mars (M23) soutenus par le Rwanda ne font que monter dans la partie orientale de la RDC. Des affrontements qui se concentrent plus ces derniers temps sur les localités de Saké, Shasha…, en territoire de Masisi au Nord-Kivu. Cette force hostile à Kinshasa veut un dialogue avec le Gouvernement congolais. Ce que l’Exécutif central réfute catégoriquement. Il appelle toujours et de tout de vœu au respect de l’application de la feuille de route de Luanda, tout en témoignant également son engagement au processus de Nairobi dans le cadre des efforts de paix de la sous-région Est Africaine.
Cette situation sécuritaire a pris une autre tournure, avec les appels aux dialogues entre parties au conflit venant notamment des USA, mais aussi le soutien de la Pologne à l’armée rwandaise. Ce qui a suscité la colère des citoyens congolais, au point de paralyser le centre ville de Kinshasa, la commune de Gombe, avec des manifestations de rues pour demander le départ des États-Unis, de la MONUSCO et autres pays occidentaux. Ceci, avant que le gouvernement ne prenne des mesures pour décourager ces mouvements qui avaient eu lieu devant les ambassades de quelques pays ciblés mais aussi des installations de la Mission Onusienne.
Malgré ces évolutions, la situation sécuritaire reste tendue dans cette partie du pays. Ce dernier bombardement au camp des militaires de l’Afrique du sud l’atteste.
Emille Kayomba