La vie publique en République démocratique du Congo est dans une phase un peu particulière, marquée par une période qui vient après des élections qui n’ont pas su mettre tout le monde d’accord, une situation socio-économique alarmante mais aussi une situation sécuritaire qui laisse à désirer. Face à toutes ces problématiques de fond, il y a une réalité qui émerge et qui laisse toute l’opinion publique perplexe. Cette réalité se traduit par la présence remarquée au devant de la scène du chef religieux de l’église Catholique Fridolin Ambongo sur des questions qui minent la société congolaise relevant de la gouvernance, faisant ainsi ombrage à l’opposition. Alors que cette dernière devrait s’illustrer comme une véritable alternative avec des positions assumées sur des questions d’actualité.
Difficile de revenir sur tous ses propos tenus ces derniers temps à la place publique. En revanche il y a bien des cas qui ont eu une résonance puissante qui illustre ce rôle que joue Cardinal Ambongo dans l’échiquier national. Ça ne sera pas une première dans l’histoire de la RDC. Les Cardinaux Malula, Etsaou, et Mosengwo ont aussi joué ce rôle sur la place publique, à la seule différence des oppositions en face du pouvoir. Actuellement l’opposition qui a pour chien de garde entre autre Moïse Katumbi, Martin Fayulu et les autres, accuse une certaine faiblesse marquée par une absence criante dans des grands rendez-vous de la vie nationale. Et c’est là que le prélat sort ces griffes pour rappeler aux autorités ce qu’elles doivent faire pour l’amélioration des conditions des vies populations congolaises.
En ce seul mois de mars 2024, On a vu Fridolin Ambongo au devant de la scène pour dénoncer la réhabilitation de peine capitale en RDC par la décision du gouvernement levant le moratoire qui courait depuis 2003. Pour lui, il s’agit « d’un pas en arrière » que le pays à enregistré. Il était encore là pour dénoncer l’assassinat flou de l’homme politique Chérubin Okende, inhumé le 20 mars dernier. Il a, tout haut, remis en question les conclusions de la Justice congolaise sur ce décès, évoquant un « suicide ».
A l’occasion de la messe de Pâques ce samedi 30 mars, Fridolin Ambongo n’a pas manqué l’occasion pour tancer les dirigeants congolais dans bien de sujets. Pour lui, le Congo est un pays en « Agonie », incapable d’assurer sa propre sécurité. « Au-delà du discours que nous tenons ici, des discours complètement inutiles, la réalité est que les autres continuent à avancer et à occuper l’Est de notre pays. C’est une évidence pour la simple raison que le Congo n’a aucune force pour défendre l’intégrité de son pays ». Il a déclaré pour ce faire que le Congo est un géant pays aux « pieds d’argile ».
L’insécurité dans l’Est de la République démocratique du Congo a une cause, indique le prince de l’Eglise Catholique. « la cause première de manque de paix dans notre pays ce ne sont pas les gens de l’extérieur, ce ne sont pas les étrangers, ce n’est pas le méchant Rwanda c’est d’abord nous les Congolais. Notre irresponsabilité a fait que nous posons aujourd’hui des gestes qui ne permettent pas l’éclosion de la paix dans notre pays ». Ce qui fait, ajout-il, que les dirigeants congolais sont complètement, « je dirais, déphasés par rapport à la souffrance de leur peuple. Quand on voit leur comportement, quand on voit leur langage, on se demande si ce sont ceux-là les vrais dirigeants de ce peuple malheureux ».
Au regard de ces actions entreprises par le Cardinal Ambongo sur la vie congolaise, bien que des discours, plusieurs observateurs croient que l’opposition serait en crise d’inspiration, parce que les faits auxquels s’attaque le Cardianal, ne participent pas aux efforts des politiques d’accéder à la marmite nationale afin de tirer des dividendes aussi bien politiques que matérielles.
Emilie Kayombab