La 8 session de la conférence des gouverneurs s’est clôturée ce jeudi 23 décembre dans la soirée alors qu’elle a été lancé le 22 décembre à Kinshasa. La renconre de deux jours a permis aux participants, de réfléchir sur comment sortir les provinces de l’épineux problème de la pauvreté, mais aussi des créer des conditions permettant une stabilité interinstitutionelle dans les provinces, pour amorcer le processus de développement à la base. Plusieurs décisions ont été annoncées par le Président de la République, et les gouverneurs des provinces ont formulé des recommandations dans plusieurs secteurs.
Dans les volets politique, sécuritaire, juridique et culturel, les participants à ces assises ont décidé de la convocation régulière de la Conférence des gouverneurs, décrété un moratoire suspendant l’application des motions de censure contre les gouverneurs pour une période de deux ans. Ils ont aussi initié des réformes constitutionnelles et législatives pour garantir la stabilité des politiques provinciales, finaliser l’effectif des compétences et des ressources en matière d’agriculture, de santé, d’éducation et de développement rurale en laissant au niveau central la coordination des politiques et l’édiction des normes, préparer et nommer les animateurs de la petite territoriale, renforcer les capacités des membres des institutions provinciales et renforcer le rôle d’encadrement et de contrôle de l’inspection générale de la territoriale dans l’accompagnement du développement des 145 territoires.
Dans le volet de la reconstruction des infrastructures, les participants recommandent la réhabilitation des unités de production et de transformation, la construction et la réhabilitation des infrastructures aéroportuaires, ferroviaires et portuaires dans toutes les provinces, le transfert direct des comptes dans les fonds destinés à la réhabilitation des routes de desserte agricole et non dans le compte de l’OVDA, la création des entreprises agropastorales dans les provinces et la construction et le développement des nouvelles sources d’énergie électrique ainsi que les stations de production et distribution d’eau potable.
Dans le volet économique, social et financier, les participants ont formulé ce qui suit : assurer les émoluments des gouverneurs et vices-gouverneurs de province à l’instar des autres Élus ainsi que les salaires de leurs membres des gouvernements avec effet rétroactif (31 mois) conforment à loi, assurer le versement régulier des fonds d’investissement, opérationnaliser la Caisse Nationale de Péréquation afin d’assurer l’équilibre dans le processus de développement des provinces, rendre transparente la gestion des fonds alloués à l’OVD, l’OVDA par le FONER, bénéficier aux provinces les fonds de reboisement perçus et gérés par le Fonds Forestier National et assurer le remboursement et la prise en compte des fonds engagés par la province pour la réhabilitation des routes à intérêt national.
Dans son mot de clôture, le Président de la République Félix Tshisekedi a indiqué qu’il a tenu à ce que «cette session bien plus qu’un rituel constitutionnel, soit l’occasion de marquer un point de rupture pour une nouvelle perspective de gouvernance axée sur les résultats.» a-t-il dit, avant d’annoncer qu’il est prévu, dans le cadre de sa vision pour le développement à la base, une enveloppe de 10 millions de dollars par territoire, répartie sur deux exercices budgétaires.
A lui d’avancer que les recettes à caractère national allouées aux provinces à hauteur de 40 % à travers la retenue à la source constituent en plus des revenus propre pour ces dernières, une source importante de leur vitalité, garantie par la constitution.«Je rappelle au gouvernement de lever des obstacles y afférents, en parachevant toutes les réformes nécessaires afin de donner plein effet à l’article 175 alinéa 2 de la constitution.» s’est-il adressé à l’équipe gouvernementale.
Le renforcement de la décentralisation financière étant un axe majeur pour garantir la prise en charge efficace des compétences transférées aux provinces et la réalisation de développement local, Félix Tshisekedi a invité, une de fois de plus « Le gouvernement à accélérer dans une approche participative, associant les Provinces, des travaux de finalisation de projet de stratégie de renforcement de la décentralisation financière...», en chargeant les ministres ayant les finances, le budget, l’intérieur et la fonction publique dans leurs attributions à faire adopter au plus vite possible ce programme.
Le Chef de l’État a appelé les animateurs des institutions provinciales à transcender leurs différends pour garantir la stabilité institutionnelle en vue d’implémenter le programme de développement local. C’était aussi l’occasion pour lui d’annoncer la prochaine cession de la conférence des gouverneurs dans la ville Mbandaka.
Cette 8 cession des gouverneurs tenue à Kinshasa, rappelons le, avait pour thème : « La stabilité dans la gouvernance des provinces, gage de la réussite du programme de développement local à la base des 145 territoires de la RDC»
Émille Kayomba