La distribution des rôles entre membres d’une même famille est une pratique devenue virale au sein de la classe politique congolaise. ‘’Ma famille d’abord’’, le titre convient mieux pour illustrer les réalités congolaises d’autant plus que la distribution des rôles au sein des partis politiques est devenue une histoire entre père, fils, oncle et nièce, neveu et parent au nom de la fameuse devise « intérêt de la nation ».
Le nouveau cas et le plus emblématique est celui de l’ancien president du Sénat Modeste Bahati. Élu député national dans son Bukavu natal avec son neveu comme suppléant, son fils aussi élu à Kabare invalidé au contentieux et réabilité lors de la correction des erreurs matérielles par la Cour constitutionnelle, son deuxième fils Emmanuel Bahati est aussi élu député national. Après son échec à la course pour au perchoir de l’Assemblée nationale, Bahati s’est fait encore élire sénateur le 29 avril dernier, en même temps sa fille Arlette Bahati est aussi élue sénatrice à Kinshasa, dans une assemblée où son neveu est député provincial.
Le partage des postes politiques renvoi à une nouvelle forme de royauté à la congolaise. Au gouvernement, à l’assemblée nationale et même à la tête de certaines entreprises ou dans des conseils d’administrations, les parents placent leurs enfants au détriment de membres de leurs formations politiques. Dans cette nation au cœur de l’Afrique, pas du tout impossible de voir, Papa ministre et autorité morale, fille ou fils, Directeur Général au nom du parti et en même temps Secrétaire Général. Selon des sources bien informées, Vital Kamerhe aussi serait entrain de preparer son fils que l’on voit au premier loge de l’UNC de son père, faisant de l’ombre aux caciques de cette formation politique influente au sein de la méga plateforme présidentielle.
A l’âge avancé, certains parents choisissent même leurs enfants comme successeurs alors qu’ils n’étaient même pas là lors de la création du parti. Au nom du Père, du Fils et du Pouvoir, est devenu une forme de trinité politicienne qui cumule le succès dans ce pays continent. Selon certaines indiscrétions, les enfants de quelques dignitaries seraient déjà alignés sur une liste pour le futur gouvernement. Que devient le peuple ? Que deviennent les militants ? La politique semble devenir une affaire des familles.
En RDC, la politique se conjugue au nom des accointances familliales et tribales, au detriment des militants qui repliquent à tout bout de champ « Amen ». Que le bon sens éclaire nos politiques pour enfin finir avec cette dérive politique.
2M