A son arrivée à la magistrature suprême, la situation était inquiétante. Le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi avait fait de la lutte contre la corruption le pilier de son quinquennat et son cheval de bataille. Pour pallier le problème, le Président de la République va mettre en place une structure rattachée à la présidence de la république, l’agence de prévention et de lutte contre la corruption. Une structure dont la mission est de mener des investigations, diligenter des enquêtes, mettre en place une politique répressive et préventive afin de combattre toutes pratiques néfastes de corruption qui desservent l’intérêt général. Cela traduit la ferme volonté du Président de la République de mener une lutte âpre contre la corruption et le détournement des deniers publics en renforçant les structures dédiées à cette opération.
La corruption marchant de pair avec le détournement, Félix Tshisekedi va réveiller un service qui s’endormait depuis. L’inspection général des finances dont la mission principale est de mener des patrouilles financières en amont comme en aval pour mettre un terme au coulage du trésor public. Des structures dont les actions devraient être soutenues par la justice. Cette dernière devra donc jouer sa partition et de la plus belle manière.
Malgré ces efforts, des dénonciations sur la corruption continuent pleuvoir. La dernière en date est celle liée au financement des travaux de construction de l’Université officielle de Mbuji mayi. Des allégations balayées d’un revers de la main par le Ministre de l’enseignement supérieur et universitaire. Muhindo Nzangi a évoqué le montant de 17 millions de dollar que devrait couté les travaux en lieu et place de 42 millions dénoncés.
Des cas, il y en a légion dénoncés par l’IGF et par l’APLC, malheureusement non prise en compte ou pris en compte à la vitesse de la justice congolaise. Dans cette grosse marmite, le travail des flics, celui de rechercher les infractions et celui des magistrats assis, de juger et condamner ou encore acquitter est mis à rudes épreuves par des influences souvent politiques. Le fléau est devenu tellement une seconde nature que seuls des décisions fortes et courageuses devraient décourager les corrompus, les corrupteurs et les détourneurs.
l’IGF est perçue par certaines personnes comme un organe qui sert à opérer des règlements de comptes politiques. Selon cette opinion chaque fois qu’une inspection est déployée dans une institution, c’est pour en découdre avec certaines personnalités politiques ou administratives.
Toutefois, l’Inspection Générale des Finaces en tant que service de contrôle demeure et garde la plénitude de ses attributions.
Au-delà de l’IGF, les réflexions visent à harmoniser et à renforcer le dispositif de la lutte contre le détournement des deniers publics. Il s’agit de trouver une formule pour permettre de lutter contre la Corruption et les Infractions Assimilées, à la Cour des Comptes et à l’Inspection Générale des Finances et à la Justice de jouer chacune son rôle et de travailler dans la plus grande harmonie et dans l’efficacité, sans chevauchement.
Le Chef de l’Etat a demandé à l’inspection générale des Finances de jouer pleinement son rôle. Pratiquement le même signal a été envoyé à la Justice pour traiter sans complaisance tous les dossiers de détournement des ressources publiques. Depuis son investiture à la tête du pays, le président de la République ne rate aucune occasion pour rappeler son engagement à combattre la corruption et le détournement des biens publics. Toutefois il est conscient du défi et du sacerdoce lié à une telle volonté dans un contexte où la corruption s’est répandue dans l’administration publique à une proportion inquiétante. Cette tare a suffisamment duré qu’elle s’est incrustée dans les mentalités.
C’est pourquoi il a dit qu’il va se donner les moyens d’être efficace dans la lutte contre la corruption pour qu’il ne soit pas réduit à une simple incantation.
Au-delà des réformes que le Chef de l’Etat entend imprimer à l’IGF, c’est, toutes chaines de contrôle qui sont visées afin de les rendre plus efficaces dans le suivi des missions qui leur sont assignées. Tout récemment, lorsque les contrôleurs financiers des différents ministères, institutions et démembrements de l’Etat avaient été nommés, une rencontre avec les autorités en charge des finances avait insisté sur les aspects des contrôles qui doivent se faire sans complaisance afin de préserver l’intérêt de l’Etat. C’est cela qui sous-tend la politique du Président de la République qui ne veut pas se limiter à la simple incantation mais qui met l’accent sur une justice indépendante et libre, et des chaines de contrôle préventives afin de préserver les ressources de l’Etat.
La rédaction de b-onetv.cd