Demander à expédier les affaires courantes, Sama Lukonde et l’ensemble de son équipe quittent le gouvernement avec un goût d’inachevé. Après l’annonce des résultats des élections générales du 20 décembre dernier, le chef du gouvernement et ses ministres ont été déboutés par la Cour constitutionnelle à la suite d’une requête d’interprétation de la loi mère. Les 32 ministres élus députés nationaux, ont cherché à rester au gouvernement, en plus de leur mandat à la chambre basse du parlement. Sans tergiverser, la cour a appliqué la loi, ils ont tous fait le choix de l’assemblée nationale.

Mais le sujet a fait quand-même l’objet des commentaires au sein de l’opinion. Beaucoup aurait cru à une mauvaise intention de Sama et consorts de cumuler des fonctions pour des raisons économiques, mais le Chef de l’Etat a tranché qu’il ne sera pas question de double rémunération pour les élus démissionnaires du gouvernement.
Quelles sont les raisons de leur maintien ?
Selon les pro-pouvour, Félix Tshisekedi n’a pas violé la constitution et les raisons du maintien du gouvernement Sama serainent dictées par l’urgence securitaire et le besoin de la continuité de l’État. D’ailleurs, le Chef de l’Etat a lui-même brandi une disposition constitutionnelle qui reconnaît aux membres du gouvernement d’expédier à titre d’intérimaire les affaires courantes.

Mais une large opinion qui joue au contrepoids, dénonce des stratagèmes maladroits membres d’un gouvernement qui s’accrochent aux postes dont ils auraient laissés l’intérim aux ministres non élus et les secrétaires généraux de l’administration publique, au détriment des lois qui interdisent le cumul des mandats publics. Qu’à cela ne tienne, le chef du Gouvernement et son équipe sont considérés comme les meilleurs de tous les temps, avec un nombre important des performances au titre des réalisations, notamment dans le développement des différents projets pilotes et l’optimisation des recettes publiques. Ils seront encore là pour les quelques prochaines semaines, voir peut-être au delà du mois de mars prochain.
Pour combien de temps seront-ils là ?
En réalité, c’est aussi longtemps que le gouvernement de la 4è législature sera investi. Il faut pour cela tenir compte du temps de la fin de la mission d’identification de la majorité parlementaire à l’assemblée nationale par l’informateur Augustin Kabuya, le dépôt de son rapport et la nomination du formateur du gouvernement. C’est à la suite de la publication de la nouvelle équipe gouvernementale, dont les tractations sont très secrètes, que l’éventuel 1er ministre va défendre et faire adopter son programme d’action à l’assemblée nationale avant son investiture. Et c’est à la session ordinaire du 15 mars prochain, pourvu que le bureau définitif de la chambre basse du parlement soit installé. C’est alors qu’il y’aura remise et reprise entre l’équipe sortante et rentrant. Donc Sama Lukonde et ses ministres pourraient continuer à gérer jusqu’à fin mars, voir plus s’il ne seraient pas perturbés par les réalités politiciennes.
Quelles sont les limites de leurs pouvoirs ?

Autorisé à expédier les affaires courantes, le Gouvernement démissionnaire est soumis à un certain nombre des restrictions. Il s’agit notamment de la suspension, jusqu’à nouvel ordre, des recrutements, nominations, promotions et mouvements du personnel à tous les niveaux ; suspension des engagements, des liquidations et des paiements de toutes dépenses publiques autres que celles liées aux charges du personnel, la suspension des missions de service à l’extérieur du pays pour tous les membres du Gouvernement et le personnel de leurs cabinets, sauf les déplacements liés à certains dossiers spécifiques dont les demandes d’autorisation seront examinées au cas par cas, ainsi que l’interdiction de recourir aux opérations de cession, de transfert ou d’aliénation des actifs de l’État autres que celles déjà engagées. En réalité ils n’ont pas le plein pouvoir, mais patron de leurs départements au gouvernement.
La rédaction de b-onetv.cd