Dans une interview accordée au média catholique « Kto« , le cardinal Fridolin Ambongo a donné son avis sur la levée par le gouvernement congolais du moratoire sur la peine de mort décidée très récemment. Le chef religieux craint le danger de voir que cette mesure se transforme en un instrument politique pour régler des comptes à des éventuels adversaires. A en croire le cardinal Ambongo, il s’agit là d’un grand recul. « C’est un pas en arrière », car dit-il, « Je ne trouve pas qu’un gouvernement vraiment responsable puisse lever une telle option, pour punir les gens qu’on appellerait des traitres ».
Il y a lieu de définir au préalable les concepts, c’est ce que laisse entendre en sus F. Ambongo. « La notion de traître, nous devons d’abord nous mettre d’accord sur ce que cela signifie. Mais quand je prends la réalité de chez nous au Congo, les grands traîtres ce sont justement ceux qui sont au pouvoir ». Et d’ajouter : « Dès lors qu’ils ne servent pas l’intérêt du peuple, c’est eux qu’on doit commencer à considérer comme des traîtres. Parce qu’ils n’assument pas le rôle pour lequel ils ont reçu des charges. C’est-à-dire, servir la population ». Il a conclu ses propos sur le sujet en indiquant qu’il ne souhaiterait pas qu’on profite de ce qu’il qualifie d’une notion floue de traître, « pour des règlements des comptes politiques » a conclu F. Ambongo.
Cette question de la peine de mort qui suscite des grands débats de par le monde a toujours fait face à deux courants. D’un côté celui des abolitionnistes et de l’autre celui de ceux qui veulent son maintien. Visiblement, le prélat catholique est dans les rangs des abolitionnistes.
Emilie Kayomba