La réhabilitation de la peine de mort avec la levée du moratoire de 2003 par le gouvernement de la République démocratique du Congo ne cesse de susciter plusieurs réactions aussi bien au sein de la classe politique que dans la société civile. Parmi les dernières réactions, il y a celle de l’Union Européenne qui dit déplorer l’établissement de la peine de mort au Congo-Kinshasa.
Dans une déclaration rendue publique ce lundi 18 mars par son porte-parole Peter Stano, « L’UE réaffirme son opposition ferme et sans équivoque au recours à la peine de mort à tout moment et en toutes circonstances ».
En effet, dit-il, « la peine capitale viole le droit inaliénable à la vie et est incompatible avec la dignité humaine. La peine de mort n’a pas d’effet dissuasif efficace contre la criminalité et rend irréversible toute erreur judiciaire » a-t-il dit. Par ailleurs l’Union européenne a également laissé entendre qu’elle continuera à œuvrer en faveur de l’abolition de la peine de mort dans les quelques pays qui l’appliquent, conformément à la tendance mondiale croissante à l’abandon de ce type de peine.
Pour Kinshasa cette levée de moratoire sur la peine de mort a pour but de décourager des crimes que les congolais connaissent, mais aussi la traîtrise qui se constate dans les rangs des forces armées au profit des ennemis. En revanche, plusieurs personnalités politiques et de la société civile désapprouvent également la demarche des dirigeants de Kinshasa. Il y a notamment Denis Mukwege, Martin Fayulu, le cardinal Fridolain Ambogo… qui s’alignent dans le courant abolitionniste de la peine de mort dans le monde.
Emille Kayomba