La levée du moratoire sur la peine de mort décidée par le gouvernement de la RDC ne cesse de susciter plusieurs réactions aussi bien en interne qu’ à extérieur et dans tous les sens. Il y a également le courant abolitionniste qui pense qu’avec cette décision, le pays a fait un grand recul sur le plan de droits de l’homme. C’est tout sauf ce que le gouvernement congolais pense. Lors du briefing presse de ce mardi, le ministre de la Communication et médias, porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya est revenu sur la question. Pour lui, « Nous sommes dans un contexte de guerre. Nous voulons mettre fin à la traîtrise qui est constatée de manière régulière », dit-il devant les journalistes.
La bouche autorisée du gouvernement congolais a laissé entendre également qu’il y aura des mesures d’encadrement à cette décision prise dans un contexte particulier de conflit armé. « Je pense que la levée du moratoire sur la peine de mort a été prise pour des raisons spécifiques. Cependant, des mesures seront prises pour que les décisions soient prises de manière ordonnée. Les plus grands tueurs sont dans l’Est du pays», a indiqué Patrick Muyaya.
Plusieurs voix se lèvent pour désapprouver cette levée du moratoire sur la peine de mort institué depuis 2023 qui était, pour beaucoup, une période transitoire vers son abolition. Les personnalités comme Martin Fayulu, Denis Mukwege, le Cardinal Fridolin Ambongo…, craignent entre autres que cette notion de traîtrise devienne un instrument de règlement de comptes contre certains adversaires politiques au pouvoir, avec une justice dont ils doutent encore « de sa liberté » de fonctionnement. Pour l’Union Européenne qui a aussi reagi dans un communiqué, il s’agit d’un recul en matière de droits de l’homme.
Emilie Kayomba