Plasticien, Shaka Fumu Kabaka, de son vrai nom, Boandundu Musafiri, est peintre, sculpteur et costumier, d’une part et d’autre part, musicien rappeur et slameur, il exerce cet art avec son groupe Yal’Afrika.
Il a tiré l’inspiration de son art à partir du film « Robocop« , il se lance dans la création des costumes avec des matériaux de récupération et d’autres recyclés, car Shaka Mfumu Sabaka lutte aussi contre le changement climatique en sensibilisant les populations de par le monde par la création d’œuvres d’art à partir de matériaux recyclés et de récupération.
Comme œuvres créées sur cette donne, ce natif de Kisangani a dans son répertoire : « Six jours » créés avec des poupées recyclées, qui parle de la guerre des Six Jours à Kisangani opposant les Rwandais et les Ougandais dont le créateur a aussi vécu la tragédie ; « Juwa Nini » réalisée avec des bouchons des bouteilles de jus récupérés, qui dénonce les mains noires derrière les massacres des populations de l’Est de la République démocratique du Congo avec trois couleurs, le rouge symbolisant les différentes mains qui font perpétrer les massacres à l’est, le jaune, les richesses dont regorgent la RdCongo et le vert, la faune et la flore du Congo démocratique.
« Majozi », les larmes, réalisées avec les anciens disques récupérés ; le reflet des disques à la lumière représente les éclats des bombes lors d’une explosion ; « Signature« , créée avec des lames de rasoir, dénonce le phénomène Shegué et relate la façon, le mode de vie de celui-ci avec la hiérarchisation en leur sein par le nombre de cicatrices que l’on porte sur soi qui se révèle en signature ; « Balabala« , immondices, une nouvelle création de Shaka qui va être exposée en France par le biais de la Fondation Blachère. Ladite œuvre parle de l’environnement en préservant l’écosystème. « Mutu Ndombe« , un ensemblage des cheveux pour une identité forte et inchangeable par pureté et originalité noire.
Boandundu Musafiri, dit Shaka Fumu Kabaka, a exposé et est exposé en Allemagne, en France et au Royaume-Uni.
Parcours
Né à Kisangani, cet artiste pluridisciplinaire d’une trentaine d’années est passé à travers plusieurs structures artistiques pour sa formation bien qu’il s’est formé sur le tas : en 2013, à Nukwano en Ouganda, à Bomoko Connection à Kinshasa, précisément dans la commune de Bandalungwa en 2014, au Collectif Ndaku Ya La Vie est Belle, toujours à Kinshasa dans le quartier Matonge, commune de Kalamu en 2019 et c’est dans cette structure qu’il s’associe avec Patrick Kusakana, peintre-sculpteur, pour monter le projet Mbokarts Kolectif pour développer des ateliers d’apprentissage des enfants à la peinture. Pour ce faire, deux dates, le 4 et le 24 décembre 2021, ont été calées pour la réalisation dudit projet à Bomoko Connection et dans l’atelier de Shaka Mfumu Sabaka qui est le directeur technique du projet.
Boandundu Musafiri, dit Shaka Fumu Kabaka, prépare un album de 9 titres, dénommé « Kilimani« , rap, slam et reggae sont au rendez-vous.
Il a aussi réalisé une performance « Covid-19″ avec un costume créé avec des emballages de pâtes de dentritrices en 2020. A côté de celui-ci, « Ma Nzuzi » ou « Lelo na lobi » réalisée avec des couvercles de boîtes de margarine.
L’artiste pluridisciplinaire a cependant travaillé dans l’atelier du Prof Mukalayi en 2014.
« Tout ceci est un engagement, une lutte, un mode de vie pour protéger l’environnement dans lequel nous vivonsen récupérant, en transformant et en créant », nous a conclu Shaka Fumu Kabaka.
Junior NZEZA