Du 17 au 18 février 2022, il s’est tenu à Bruxelles le 6ième sommet Union Européenne-Union Africaine. Une rencontre qui a permis à ces deux régions de parler d’une vision commune, d’un partenariat renouvelé pour construire un avenir commun en tant que partenaires et voisins les plus proches. L’objectif étant de mettre en place un partenariat renforcé, réciproque en matière d’immigration et de mobilité et plus de multilatéralisme.
Délégué par le président de la République Félix Tshisekedi Tshilombo, le Premier Ministre congolais Sama-Lukonde a représenté et défendu les intérêts de la République démocratique du Congo à ces assises. Plusieurs questions y ont été évoquées notamment, sanitaires, économiques, sécurités, environnementales avec l’épineux problème planétaire du réchauffement climatique et bien d’autres.
Au sortir de cette rencontre de haut niveau et interrégionale, le Premier Ministre Sama-Lukonde s’est confié à la presse, bien avant son retour en RDC le dimanche 20 février. «De la pandémie, je pense que c’est cela qui sonne le glas. Tout le monde s’est rendu compte que les États sont aussi fragiles. Parce que la santé, c’est la priorité des priorités. La santé affecte nos économies et notre sécurité. Et donc, il faut se focaliser là-dessus. Et la résilience mondiale interpelle tous les acteurs..» a-t-il dit.
Le chef du gouvernement congolais a évoqué aussi l’opportunité de ce sommet. Pour lui, «Il faut relever deux choses. Non pas seulement que l’Afrique n’a pas vécu la pandémie de la même manière que l’Europe. Mais tout de suite, l’Europe a compris que son économie est interdépendante de l’économie mondiale. l’Europe se dit qu’il faut non seulement soutenir les économies africaines, parceque, ce sont ces économies africaines qui vont être propulsées sur l’investissement européen. Et donc aujourd’hui, l’Europe a réalisé l’importance des relations et l’importance de leur avenir économique. D’où justement, ces échanges où on dit qu’on veut discuter comme partenaires.» a-t-il épinglé.
Mais bien au-delà, renchérit-il, «nous avons justement discuté de la question des brevets d’invention, savoir ce qu’il faut faire : Suspendre les brevets lorsqu’il s’agit des questions pandémiques qui frappent le monde ? Est-ce qu’il faudrait ne pas les lever, mais voir la collaboration qu’il peut y avoir entre les différents continents ? Aujourd’hui, je suis fier de dire que lors de ces discussions on a eu vraiment une sorte d’interpelation venue de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) pour tous les acteurs politiques. On nous a interpellé pour nous dire qu’indépendamment de toutes ces discussions, le plus important, c’est la vie humaine.»
Au côté des questions de paix et de sécurité qui taraudent les esprits en Afrique avec le terrorisme qui bat son plein, Sama-Lukonde a dit aussi être porteur du message de la RDC qui ne transige pas de ce qui est de sa position de Pays solution dans la lutte contre le réchauffement climatique. Il a, une fois de plus, plaidé pour des compensations.
De ce sommet, l’Europe a mis sur la table une enveloppe d’investissement de l’ordre de 150 milliards d’euros. D’où les questionnements du Premier Ministre congolais, « Mais on se demande ces 150 milliards vont servir où ? Pour qu’on ne puisse pas se dire encore comme avant, que c’est orienté politiquement, que ce qui est recherché, c’est d’abord les intérêts qui ne sont pas nécessairement ceux de l’Afrique, à certains égards aussi, ceux de l’Europe, on crée un site précis, et c’est la présidente de la Commission de l’Union européenne, qui présente cela en disant qu’on va aller, que ça sera ouvert.» a-t-il déclaré.
Selon le premier des Warriors, «la RDC s’est montrée aujourd’hui parmi les économies les plus résilientes avec un taux de croissance de plus de 6%. Il y a trop peu de pays, qui, dans le cadre de la pandémie, ont connu une stabilité, une croissance économique comme celle de la République démocratique du Congo. Et le FMI a décidé de faire de la RDC un cas d’école en disant : Voilà un pays qui a des difficultés, mais qui arrive à montrer sa résilience».
Les projets seront orientés, poursuit-il « par rapport à l’absorption de différentes économies. Et de ce côté-là, c’est à nous de montrer non seulement des projets bancables que nous pouvons présenter, mais, et j’insiste là-dessus, de montrer l’importance d’aller justement dans les secteurs qui sont les nôtres, c’est-à-dire, la paix, la sécurité, la santé, l’enseignement.»
Émille Kayomba