L’interpellation brutale d’une mère de famille congolaise par des agents de Sécurité, à la gare du Nord de Bruxelles, suscite une vague d’indignation en Belgique comme en République Démocratique du Congo. Les faits se sont déroulés le vendredi 8 août. Selon les premiers témoignages et des vidéos largement relayées sur les réseaux sociaux, une femme congolaise, détentrice de documents de voyage en règle et en provenance de Norvège, aurait été violemment maîtrisée par des agents de sécurité du rail belge.
Son avocate et un collectif citoyen dénoncent un comportement « raciste et disproportionné », évoquant des coups échangés entre la victime et les agents. Le parquet de Bruxelles a confirmé l’ouverture de deux dossiers pour « coups et blessures volontaires » : l’un visant la femme interpellée, l’autre un agent de Securail.
À Kinshasa, le ministre délégué aux Affaires étrangères, Crispin Mbadu, a condamné « fermement » le traitement infligé à cette compatriote. « La dignité des Congolais, où qu’ils se trouvent, doit être respectée », a-t-il insisté, tout en appelant les autorités belges à « faire toute la lumière sur ces agissements » et à empêcher que « de telles dérives » ne se reproduisent.
Même tonalité du côté diplomatique : l’ambassadeur de la RDC auprès du Royaume de Belgique, Christian Ndongala Nkunku, s’est dit « stupéfait » par l’ampleur de la violence exercée. Dans une déclaration publiée sur X, il a dénoncé le comportement « inapproprié » des agents de Securail et assuré que l’ambassade suivait « avec attention » l’évolution de ce dossier désormais entre les mains de la justice belge.
Le parquet de Bruxelles, par la voix de sa porte-parole Laura Demullier, a confirmé l’ouverture d’une enquête judiciaire. Deux procédures distinctes ont été engagées afin d’éclaircir les circonstances exactes de cette interpellation controversée. En réaction à l’incident, un collectif citoyen a annoncé l’organisation d’une manifestation, ce vendredi, devant la gare de Bruxelles-Central. Les organisateurs réclament une enquête indépendante, des excuses officielles et la suspension immédiate des agents impliqués.
Au-delà de l’affaire, le gouvernement congolais réaffirme son engagement à défendre les droits de ses ressortissants à l’étranger. « Nous restons mobilisés pour porter la voix de la diaspora partout où elle mérite d’être entendue », a insisté le ministre Crispin Mbadu, rappelant que Kinshasa reste en contact permanent avec sa représentation diplomatique à Bruxelles.