Avec cette signature, la RTNC va peut-être entre dans sa renaissance. C’est un fait majeur pour l’audiovisuel public congolais. Sous le regard attentif des médias, des partenaires institutionnels, du ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya Katembwe, la directrice générale de la RTNC, Sylvie Elenge, a paraphé un protocole d’accord avec les télédistributeurs pour rendre effective la perception de la redevance audiovisuelle en République démocratique du Congo.
Cette signature s’inscrit dans le cadre des réformes structurelles initiées par le gouvernement congolais. Objectif : doter la RTNC d’un mécanisme de financement durable, transparent et équitable, afin de lui permettre de remplir pleinement sa mission de service public.
Aux côtés du ministère de la Communication, plusieurs institutions stratégiques sont impliquées : la Direction générale des impôts (DGI), la Direction générale des douanes et accises (DGDA), les gouvernorats provinciaux, ainsi que des entreprises publiques telles que la REGIDESO et la SNEL. Ce maillage institutionnel marque une volonté claire de créer un dispositif coordonné et efficace pour la collecte et la redistribution de la redevance.
C’est un vieux chantier enfin concrétisé. La question de la redevance audiovisuelle n’est pas nouvelle. Elle remonte à plusieurs décennies, lorsque la Radio-Télévision nationale congolaise (RTNC), héritière de la Voix du Zaïre, fonctionnait encore sur des modèles de financement étatiques devenus obsolètes. Faute de ressources stables, la chaîne nationale a longtemps souffert d’un manque d’investissement technologique, d’un retard dans la modernisation et d’une érosion de son attractivité face à la concurrence privée.
Déjà en 2021, le ministre Patrick Muyaya avait exprimé sa volonté de redonner à la RTNC sa place de vitrine nationale, à travers un vaste plan de réforme du secteur public audiovisuel. Quatre ans plus tard, cette vision prend forme. Le lancement officiel de la perception de la redevance en constitue l’un des piliers essentiels, garantissant à la chaîne publique une autonomie financière accrue et une capacité de production renforcée.
Lors de la cérémonie, Patrick Muyaya a insisté sur la portée stratégique de ce protocole : « Ce n’est pas seulement un acte administratif, c’est un engagement collectif pour moderniser notre audiovisuel national. La RTNC doit devenir un média public fort, crédible et à la hauteur des aspirations du peuple congolais. » De son côté, Sylvie Elenge a salué une « étape historique » pour la maison mère de l’audiovisuel congolais, soulignant que cette réforme ouvre une ère de professionnalisation et de performance, fondée sur la transparence et la redevabilité.
D’autres protocoles d’accord devraient suivre dans les prochaines semaines avec les régies financières et les services publics partenaires, afin d’assurer une application harmonisée du dispositif à travers tout le territoire national. En somme, la signature du 9 octobre 2025 ne marque pas une fin, mais le début d’un nouveau chapitre : celui de la renaissance de la RTNC, symbole d’un État qui veut croire à la puissance du service public, à la force de la communication et à la valeur de l’information nationale.
La redevance renaît, la RTNC se réinvente, et l’audiovisuel congolais se projette enfin vers l’avenir.
Junior Kulele
