La modernisation du marché du travail en République démocratique du Congo entre dans une nouvelle phase. Réuni ce vendredi, le Conseil des ministres, lors de sa soixante-troisième réunion ordinaire, a adopté plusieurs mesures majeures destinées à dynamiser et à assainir le secteur de l’emploi. Le ministre de l’Emploi et du Travail, Ferdinand Massamba wa Massamba, a présenté au Conseil l’état d’avancement de la feuille de route de son ministère, élaborée à la suite des recommandations de la 57ᵉ réunion du gouvernement.
Parmi les mesures phares figure un arrêté ministériel qui rend désormais obligatoire la soumission de toute offre d’emploi à l’Office national de l’emploi (ONEM) pour visa avant toute publication, quel que soit le canal utilisé. Cette disposition vise à renforcer la transparence, la traçabilité et la régulation du marché du travail, notamment grâce à l’actualisation de la plateforme numérique nationale dédiée aux offres d’emploi.
Le gouvernement a également serré la vis autour des agences privées de placement, longtemps pointées du doigt pour leurs pratiques parfois opaques. Un moratoire de 30 jours leur est accordé pour se conformer aux nouvelles normes administratives.
Désormais, un arrêté ministériel fixe les conditions d’ouverture, d’agrément et de fonctionnement de ces structures, en application des résolutions de la 37ᵉ session du Conseil national du travail.
Conscient du poids du secteur agro-pastoral, qui représente plus de 40 % des emplois nationaux, le gouvernement a décidé de créer une commission mixte composée de plusieurs ministères et partenaires sociaux.
Cette structure aura pour mission de proposer des mesures d’allègement dans le cadre de l’application du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG), afin de concilier justice sociale et réalités économiques du terrain.
Autre avancée notable : la finalisation du projet de décret portant création du Fonds d’insertion pour les stages professionnels (FISP). Ce dispositif ambitionne d’institutionnaliser le stage comme passerelle entre la formation et l’emploi, offrant ainsi aux jeunes diplômés une meilleure transition vers le monde du travail.
Enfin, le ministre Ferdinand Massamba a annoncé l’adoption de mesures destinées à protéger la main-d’œuvre nationale et à encourager les emplois verts, en cohérence avec la politique nationale de transition écologique prônée par le Chef de l’État. Ces décisions traduisent la volonté du gouvernement congolais de bâtir un marché du travail plus équitable, plus moderne et plus inclusif, où chaque acteur — employeur, travailleur ou chercheur d’emploi — pourra évoluer dans un cadre légal transparent et protecteur.
Jehovani Mulumba
