À la tribune de l’Assemblée générale des Nations-Unies, le mardi 23 septembre 2025, Donald Trump a pris un ton solennel pour répondre aux louanges le poussant vers un prix Nobel de la paix. Mais plus que les trophées, c’est selon lui les vies sauvées qui comptent. « Ce qui m’importe, ce n’est pas de gagner des prix. C’est de sauver des vies », a-t-il martelé, assurant que son administration avait œuvré pour mettre fin à « sept » conflits dans le monde, et qu’elle continuera d’intervenir pour résoudre d’autres crises.
Mais au-delà des généralités, Trump a rappelé son implication dans le dossier congolais, un sujet sensible et stratégique sur la scène des Grands Lacs. Le locataire de la Maison-Blanche a évoqué la République démocratique du Congo dans un contexte de médiation et de projet de paix. Il a souligné le rôle actif de son administration dans le processus de rapprochement entre Kinshasa et Kigali, soutenant la signature d’un projet d’accord de paix qui avait été soumis à l’intermédiaire américain.
Selon des sources fiables, les efforts américains visaient à mettre fin à l’un des conflits les plus longs du continent, en liant diplomatie, sécurité et investissements dans les infrastructures et les capacités minières de la RDC dans un cadre où la stabilité est présentée comme un levier de développement.
Trump a donc tenté de présenter ses initiatives sur le Congo comme des actes concrets pour sauver des vies, pas seulement des promesses diplomatiques. Dans son discours, il a suggéré que des millions de personnes avaient été protégées de la guerre par ces interventions, plaçant le conflit congolais dans la liste des « réussites » de sa diplomatie.
« Tout le monde dit que je devrais recevoir le prix Nobel de la paix… Mais pour moi, la vraie récompense, ce seront les fils et les filles qui pourront grandir auprès de leurs parents, parce que des millions de personnes ne meurent plus dans des guerres sans fin », a-t-il déclaré, évoquant implicitement les fronts africains comme ceux de la RDC.
Si Trump affirme avoir œuvré pour la paix en RDC, le dossier est loin d’être réglé. Le principal groupe armé de l’Est du pays, le M23, n’était pas partie prenante directe de l’accord de paix conclu entre Kigali et Kinshasa, ce qui fragilise le processus. De plus, certains analystes soulignent que les accords négociés incluent des volets économiques liés à l’accès aux ressources minières, ce qui soulève des interrogations sur les équilibres entre sécurité, souveraineté et exploitation.
Enfin, l’annonce par l’administration Trump de coupes potentielles dans le financement des missions de maintien de la paix de l’ONU, incluant la MONUSCO (la mission de paix en RDC), est venue propulser une tension supplémentaire dans le dossier congolais. À l’ONU, Donald Trump a voulu se poser en artisan de paix, préférant les vies sauves aux honneurs. En intégrant le cas congolais dans sa rhétorique, il élargit son récit diplomatique à l’Afrique des conflits. Mais pour beaucoup d’observateurs, les mots doivent encore être étayés par des actes : retrait effectif des forces étrangères, désarmement des groupes armés, contrôle transparent des ressources.
Le discours impressionne, mais la question demeure : ces engagements seront-ils traduits en résultats concrets pour les millions de Congolais pris au piège de la violence ?
Taz Mayimona Russell