Ce mardi 23 septembre, aux environs de 21h, heure de Kinshasa, le Président de la République démocratique du Congo, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, s’adressera au monde depuis la tribune des Nations unies, à l’occasion de la 80ᵉ Assemblée générale. Programmé en 14ᵉ position dans la session de l’après-midi, son discours est l’un des moments les plus attendus de la journée, tant les regards internationaux se tournent vers la RDC, plongée dans une crise sécuritaire persistante mais aussi riche de ressources stratégiques cruciales pour l’avenir de la planète.
Les enjeux pour la RDC à l’ONU
La participation de Félix Tshisekedi à ce rendez-vous diplomatique majeur s’inscrit dans un contexte brûlant :
Sécurité à l’Est : L’offensive du M23, soutenu par le Rwanda selon Kinshasa, a récemment conduit à la chute de Goma et de Bukavu. Les Congolais attendent du Chef de l’État un plaidoyer fort pour dénoncer les agressions, mais aussi pour appeler à un soutien concret de la communauté internationale.
Justice internationale : La RDC a ouvert un procès contre le Rwanda devant la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples et collabore avec la CPI pour documenter les crimes de guerre. Tshisekedi pourrait profiter de la tribune onusienne pour amplifier ce combat judiciaire.
Économie et climat : Avec ses vastes forêts, son cobalt et ses minerais critiques, la RDC se positionne comme un acteur incontournable de la transition énergétique mondiale. Le Président devrait insister sur la nécessité d’un partenariat équitable pour que ces ressources profitent d’abord au développement du pays.
Réformes internes : La relance des institutions, la lutte contre la corruption et l’amélioration du climat des affaires sont aussi des dossiers que Kinshasa veut mettre en avant pour attirer des investissements.
Que peut-on attendre du discours de Tshisekedi ?
Selon des sources diplomatiques proches de la délégation congolaise, le discours de Félix Tshisekedi devrait s’articuler autour de trois grands axes :
Un plaidoyer sécuritaire : dénonciation de l’agression rwandaise et appel à un engagement accru des Nations-Unies, au-delà de la MONUSCO en phase de retrait.
Un appel à la solidarité internationale : la RDC veut être au cœur des nouvelles dynamiques climatiques et énergétiques, mais réclame des mécanismes financiers justes et adaptés.
Une affirmation du leadership congolais : Tshisekedi devrait réaffirmer la position de la RDC comme puissance de stabilité régionale et voix incontournable du continent africain.
Un discours qui s’inscrit dans une séquence diplomatique plus large
Ce rendez-vous intervient après une série d’échanges bilatéraux menés par Félix Tshisekedi en marge de l’Assemblée générale, dont sa rencontre avec le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres. Les discussions ont porté sur les processus de paix de Washington et de Doha, qui visent à ramener la stabilité dans l’Est congolais. En parallèle, le Chef de l’État a multiplié les contacts avec les dirigeants africains et occidentaux, dans le but de renforcer les alliances régionales et internationales autour de la RDC.
Un moment de vérité diplomatique
La RDC, qui célèbre bientôt les 65 ans de son indépendance, se trouve à la croisée des chemins. Le discours de Félix Tshisekedi à la tribune de l’ONU sera scruté tant par les chancelleries étrangères que par l’opinion publique congolaise, avide de voir son président porter haut la voix d’un pays meurtri mais debout. Ce sera aussi l’occasion, pour Kinshasa, de rappeler au monde que la paix dans l’Est du Congo n’est pas seulement un enjeu national, mais une condition pour la stabilité de toute l’Afrique centrale.
Junior Kulele