Kinshasa signe son grand retour sur la scène latino-américaine. Du 3 au 13 août 2025, une importante délégation congolaise conduit une tournée diplomatique de haut niveau en Amérique latine, avec pour étapes clés Montevideo, Buenos Aires et Brasilia. Objectif : consolider une nouvelle ère de coopération Sud-Sud, fondée sur des intérêts communs, une solidarité renouvelée et une souveraineté partagée.

Bien au-delà d’une mission protocolaire, cette initiative traduit une vision assumée de redéploiement diplomatique, portée par la Ministre des Affaires étrangères Thérèse Kayikwamba Wagner, pour laquelle l’émergence d’un monde multipolaire impose à la RDC de bâtir des ponts durables entre les continents du Sud.
« L’Amérique latine n’est pas un continent lointain pour la RDC. C’est un espace d’opportunités stratégiques avec lequel nous partageons des valeurs fortes : la solidarité des peuples, la souveraineté des ressources et la défense de la biodiversité. Cette mission marque notre retour sur cette scène continentale, avec ambition et responsabilité », a déclaré la cheffe de la diplomatie congolaise.
La RDC aborde cette tournée non comme spectatrice, mais comme actrice stratégique, forte d’une délégation ministérielle qui incarne ses priorités majeures : Guy Kabombo Mwadianvita, Vice-premier ministre, ministre de la Défense nationale et des Anciens combattants ; Ève Bazaiba Masudi, ministre d’État, en charge de l’Environnement et du Développement durable ; Julien Paluku Kahongya, ministre du Commerce extérieur ; Yolande Elebe Ma Ndembo, ministre de la Culture, des Arts et du Patrimoine ; Mbuyi Katharina Wagner, conseillère principale du Chef de l’État au Collège géopolitique et diplomatie.
Premier arrêt de cette tournée : Montevideo, capitale de l’Uruguay, où la délégation congolaise mène du 5 au 7 août une série d’échanges bilatéraux stratégiques. L’Argentine et le Brésil, deux géants économiques de la région, suivront dans ce périple qui symbolise un repositionnement affirmé de la RDC sur la carte des relations internationales.
Il ne s’agit plus simplement de diversifier les partenaires, mais de repenser la diplomatie congolaise autour d’alliances ancrées dans des défis communs : climat, commerce équitable, paix, culture et souveraineté des ressources. Peut-être l’Histoire retiendra-t-elle cette tournée comme l’un des actes fondateurs d’une diplomatie congolaise renouvelée – une diplomatie qui ne tourne plus en rond, mais qui trace des cercles larges, profonds, portés par une vision souveraine et assumée.
Jehovani Mulumba