Des images largement relayées sur les réseaux sociaux ont suscité une vive émotion en République démocratique du Congo. Elles montrent Claudien Likulia (18 ans) et Christopher Likulia (17 ans), fils de l’ancienne ministre des Droits humains sous le régime de Joseph Kabila, Marie-Ange Mushobekwa, victimes de traitements d’une rare brutalité. Leur mère dénonce des actes de torture qui auraient été perpétrés, selon elle, au domicile d’un haut dignitaire du pays.
Cette affaire relance avec force le débat sur le respect des droits humains en RDC et sur les méthodes parfois attribuées à certains services de l’État. S’agit-il d’un règlement de comptes à caractère politique ou d’un abus de pouvoir isolé ? La question reste ouverte, mais l’indignation est réelle.
Interrogé par b-onetv.cd, Maître Jean-Claude Katende, défenseur des droits humains, rappelle le cadre légal : « Quelles que soient les raisons invoquées, la torture, sous toutes ses formes, est interdite par la Constitution. La personne de l’ANR citée dans cette affaire doit être mise à la disposition de la justice. C’est à cette condition que l’on pourra établir qu’il s’agit d’actes individuels et non d’une pratique imputable au régime. À défaut, nous exigerons que justice soit faite. »
Alors que la RDC affiche depuis plusieurs années sa volonté de se démarquer par une meilleure protection des droits humains, ce dossier vient assombrir les efforts consentis. Selon le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme, 551 cas de violations ont été enregistrés en mars 2025, soit une hausse de 40 %, le niveau le plus élevé de l’année. Ces violations sont attribuées aussi bien aux groupes armés qu’à certains éléments des forces de sécurité.
L’affaire des enfants Mushobekwa s’impose ainsi comme un test majeur pour la justice congolaise, appelée à démontrer que nul n’est au-dessus de la loi et que la lutte contre la torture ne peut rester un simple engagement de principe.
C.I.M


