La République Démocratique du Congo (RDC) a officiellement été élue, mardi 3 juin 2025 à New York, membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies pour la période 2026-2027. Sur 187 pays votants, 183 ont accordé leur confiance à la RDC, marquant un plébiscite sans équivoque pour cette candidature portée avec détermination par le président Félix Tshisekedi et la ministre d’État aux Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba.
Un message de félicitations venu de Lomé
À peine 24 heures après cette élection historique, le président togolais Faure Gnassingbé a tenu à exprimer personnellement ses félicitations à la RDC. Il a mandaté son ministre des Affaires étrangères, Robert Dussey, pour transmettre un message officiel au président Tshisekedi. Ce dernier a été reçu à Kinshasa ce mercredi 4 juin, porteur d’un message de soutien et de reconnaissance de la nation togolaise à l’endroit du peuple congolais.

Au cours de cette rencontre, les deux parties ont également évoqué l’état des relations bilatérales entre Kinshasa et Lomé, marquées ces dernières années par un renforcement de la coopération diplomatique et régionale.
Une symbolique forte dans un contexte sécuritaire tendu
L’élection de la RDC intervient à un moment critique, alors que le pays continue de faire face à une agression persistante dans sa partie orientale, attribuée au Rwanda via le groupe armé M23/AFC. Le président Faure Gnassingbé, rappelons-le, joue un rôle de médiateur dans cette crise, ce qui confère à sa visite diplomatique une portée stratégique.
L’intégration de la RDC au sein de l’organe le plus influent des Nations Unies constitue donc une opportunité pour Kinshasa d’amplifier sa voix sur la scène internationale et de porter avec davantage de légitimité la question de l’agression dans l’Est du pays.
Une victoire saluée au sommet de l’État

À Kinshasa, cette victoire diplomatique a également été saluée dans l’hémicycle du Parlement. Le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, a exprimé sa satisfaction lors de la plénière du mercredi 4 juin, qualifiant cette élection de « réparation morale et psychologique » pour un pays dont la voix a longtemps été marginalisée sur la scène internationale.
« Sur 187 pays, 183 ont voté pour la RDC. C’est une forme de réparation morale et psychologique. Cela démontre que notre cause est noble et qu’elle est attendue dans le monde », a déclaré Vital Kamerhe, tout en rendant hommage aux artisans de cette victoire.
Le speaker de la chambre basse n’a pas manqué de rappeler une autre victoire diplomatique récente : l’élection de la RDC au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies pour le mandat 2025-2027. Une avancée qu’il a saluée comme un autre jalon dans la montée en puissance de la diplomatie congolaise, tout en mettant en lumière la contribution des femmes au sein du gouvernement.
Une expérience renouvelée au Conseil de sécurité
Ce n’est pas la première fois que la RDC siège comme membre non permanent au Conseil de sécurité. Le pays avait déjà occupé cette fonction en 1982-1983 et en 1991-1992. Forte de cette expérience, la RDC entend désormais jouer un rôle actif au sein de cet organe chargé de la paix et de la sécurité internationales.
Les autorités congolaises affirment que ce nouveau mandat ne sera pas symbolique. Il s’agit d’un véritable levier diplomatique à mettre au service de la paix, de la stabilité régionale et de la promotion du multilatéralisme.

L’élection de la RDC au Conseil de sécurité des Nations Unies est bien plus qu’un simple succès diplomatique : elle incarne une reconnaissance internationale du rôle que le pays peut jouer dans la construction d’un ordre mondial plus juste. Alors que la RDC s’apprête à occuper ce siège stratégique, les attentes sont grandes, tant sur le plan national que régional. Les félicitations du Togo en sont une illustration : c’est toute l’Afrique qui semble compter sur Kinshasa pour faire entendre sa voix dans l’arène des grandes décisions mondiales.
Emille Kayomba