Le ministère de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU) vient de prendre une mesure forte pour préserver le prestige académique. Dans un communiqué publié ce vendredi 26 septembre, la ministre Marie-Thérèse Sombo Ayanne a annoncé la suspension immédiate de l’attribution du titre de Docteur Honoris Causa dans toutes les universités et établissements d’enseignement supérieur, publics comme privés.
La ministre déplore que cette distinction, considérée comme subsidiaire et accessoire aux missions fondamentales de l’université, soit devenue l’objet de pratiques abusives. « Depuis un moment, ce titre honorifique est attribué au mépris du prestige et de l’image qu’il incarne réellement, au point d’irriter la sensibilité de la communauté universitaire et de l’opinion publique », souligne le communiqué.
Pour mettre fin à ces dérives, la ministre a assuré qu’un cadre réglementaire est en cours d’élaboration. Celui-ci définira : les conditions et critères objectifs pour l’octroi de ce titre ; la procédure officielle à suivre par les établissements ; ainsi que le processus de désignation des personnalités éligibles à cette reconnaissance.
L’objectif est de restaurer la crédibilité de ce titre et de s’assurer qu’il ne soit décerné qu’à des figures ayant contribué de manière exceptionnelle dans leur domaine, conformément à l’esprit académique qui le fonde. Le titre de Docteur Honoris Causa est une distinction honorifique accordée par une université à une personnalité émérite, sans que celle-ci ait nécessairement suivi un cursus académique classique. Il constitue une marque de reconnaissance internationale.
La question a refait surface après plusieurs attributions jugées controversées. Le dernier cas en date est celui de l’ancien gouverneur de Kinshasa, Gentiny Ngobila, fait Docteur Honoris Causa par l’Université technologique Bel Campus, une décision qui avait suscité de nombreuses critiques dans l’opinion.
Avec cette suspension, la ministre Sombo Ayanne entend redonner au titre son sens originel et sa valeur symbolique, en réaffirmant la vocation académique des universités congolaises.
C.I.M