À la tribune solennelle des Nations-Unies, le Président de la République Démocratique du Congo, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a porté haut et fort la voix de son peuple. Un discours à la fois ferme, émouvant et stratégique, où il a dénoncé l’injustice subie par son pays tout en esquissant une vision d’avenir fondée sur la justice, la souveraineté et la solidarité internationale. Dès l’entame, le Chef de l’État a rappelé une vérité simple mais essentielle : « La République Démocratique du Congo est une Nation souveraine qui n’acceptera plus d’être un champ de batailles imposées par des forces extérieures. »
Il a dénoncé l’agression injuste dont son pays est victime depuis des décennies et pointé la responsabilité de ceux qui alimentent les groupes armés. « La paix en RDC, a-t-il dit, c’est la paix en Afrique et au-delà », soulignant que l’instabilité congolaise menace directement l’équilibre régional et international.
Moment fort de son allocution : Félix Tshisekedi a plaidé pour la reconnaissance internationale du “Génocost”, ce génocide humain, économique et moral qui décime le peuple congolais à travers les massacres, les viols, les déplacements massifs et le pillage des ressources. « Si le monde hésite encore à nommer notre douleur, nous, nous en serons les premiers artisans de justice. La RDC ne sollicite ni charité ni commisération, elle exige justice, vérité et dignité. »
Le Président a assuré que son gouvernement met en place des mécanismes nationaux de réparation, afin que la mémoire des victimes soit honorée et que la dignité des Congolais demeure inaliénable.
Abordant la question de l’accord de Washington, lié désormais à la Résolution 2773 du Conseil de sécurité, Tshisekedi a été catégorique : « Le retrait des troupes rwandaises, la fin de leur appui au M23 et le retour de l’autorité de l’État congolais sur toutes les zones occupées sont des conditions non négociables pour une paix réelle. », « Je demande aux Nations-Unies de veiller à la stricte application de cet accord. », « Si ces décisions ne sont pas exécutées, le sang des innocents continuera de couler. » Par ces mots, il a mis la communauté internationale face à ses responsabilités.
Le Président a pointé du doigt l’exploitation illégale des ressources comme carburant des conflits : « L’exploitation illégale des ressources minières est souvent la cause des conflits. » Il a appelé à une harmonisation des règles de traçabilité, de la mine jusqu’au consommateur, accompagnée de contrôles indépendants, d’une coopération douanière et judiciaire renforcée, et de sanctions ciblées contre les trafiquants. Un plaidoyer pour la transparence et contre la corruption systémique qui saigne la RDC.
Au-delà de la guerre, Tshisekedi a rappelé le rôle vital du bassin du Congo dans la lutte contre le changement climatique : « Le bassin du Congo n’est pas seulement une richesse nationale, c’est le poumon de la planète. » Il a exigé plus d’équité dans le financement climatique, insistant sur le fait que ceux qui protègent la biodiversité mondiale doivent bénéficier d’un soutien conséquent.
Clôturant son discours, Tshisekedi a tenu à rappeler que la RDC n’est pas seulement riche en minerais, mais surtout en valeurs : « La voix du Congo continuera de s’élever pour la paix, la justice et le respect de la dignité humaine. » Une adresse puissante qui résonne comme un avertissement : le temps de l’impunité touche à sa fin, et la RDC veut écrire elle-même la page de son destin.
Junior Kulele