Chaque 28 septembre, le monde célèbre la Journée internationale de l’accès universel à l’information (IDUAI), proclamée par l’UNESCO pour rappeler que l’accès libre et équitable à l’information est un droit fondamental et un levier essentiel de démocratie, de transparence et de développement. En République démocratique du Congo, cette journée prend une dimension particulière dans un contexte marqué par des défis persistants en matière de gouvernance de l’information. L’accès du citoyen aux données publiques reste limité, souvent en raison de l’opacité administrative, du manque d’infrastructures numériques et de l’influence d’acteurs politiques sur le paysage médiatique.
La Constitution congolaise garantit la liberté de presse et d’expression, mais l’accès effectif à l’information publique demeure un combat. Plusieurs organisations de la société civile dénoncent la difficulté d’obtenir des données fiables sur la gestion des ressources publiques, les marchés de l’État ou encore les statistiques officielles. Ce manque de transparence alimente la méfiance et ouvre la voie à la désinformation.
Selon Reporters Sans Frontières, la RDC figure encore parmi les pays africains où la liberté de la presse est fragile, même si des progrès ont été constatés, notamment grâce à l’émergence de médias indépendants et à la pression de la société civile. Face à ces obstacles, les médias jouent un rôle crucial dans la démocratisation de l’information. Dans ce cadre, Bone Television, média engagé dans la lutte contre la désinformation, a réaffirmé en cette journée son engagement à fournir au quotidien des informations fiables, vérifiées et accessibles aux communautés.
Le numérique est également un allié puissant : l’essor des radios communautaires, des plateformes en ligne et des réseaux sociaux a permis à de nombreux Congolais d’accéder à des contenus diversifiés. Toutefois, la propagation rapide des fausses nouvelles sur ces mêmes canaux pose un défi majeur à la société congolaise. La célébration de l’IDUAI en RDC met aussi en lumière l’urgence de promouvoir l’inclusion numérique. Dans un pays où une grande partie de la population vit encore sans connexion Internet stable et où le coût de la data reste élevé, l’accès à l’information reste inégalitaire. Les zones rurales, en particulier, sont souvent privées d’informations fiables, ce qui accentue les fractures sociales et territoriales.
Les autorités congolaises sont régulièrement appelées à adopter une loi sur l’accès à l’information publique, comme le recommandent les standards internationaux. Une telle législation permettrait aux citoyens, aux journalistes et aux organisations de contrôle de demander et d’obtenir légalement les informations détenues par l’État, renforçant ainsi la transparence et la redevabilité.
Célébrer l’accès universel à l’information en RDC, c’est rappeler que le droit de savoir est indissociable de la participation citoyenne et de la démocratie. Sans information, il n’y a pas de contrôle citoyen, et sans contrôle, la corruption et les abus prospèrent. En ce 28 septembre, l’appel est donc clair : renforcer la transparence, protéger les journalistes, améliorer l’accès au numérique et garantir à chaque Congolais, où qu’il se trouve, le droit de savoir.
Junior Kulele
