La République démocratique du Congo (RDC) a officiellement rejoint le Groupe anti-blanchiment de l’Afrique orientale et australe (ESAAMLG). L’annonce a été faite à l’issue de la 50ᵉ Réunion du Groupe de Travail des Hauts Fonctionnaires, de la 25ᵉ Session du Conseil des ministres et du 8ᵉ Dialogue Public-Privé (PPSD), organisés du 22 au 30 août 2025 au Centre de conférence des Nations unies à Addis-Abeba, en Éthiopie.
Cette adhésion s’inscrit dans les efforts du gouvernement pour sortir le pays de la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI) et crédibiliser davantage son système financier sur le plan international. Représentant le ministre des Finances Doudou Fwamba, Alain Malata, son directeur de cabinet, a expliqué que cette intégration va permettre à la RDC de renforcer son dispositif de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive (LBC/FTP).
Plusieurs réunions stratégiques ont également eu lieu sous la conduite d’Adler Kisula, secrétaire exécutif de la Cellule nationale des renseignements financiers (CENAREF), qui a joué un rôle clé dans l’acceptation de la candidature congolaise par les États membres de l’ESAAMLG.
Placée sur la liste grise du GAFI en octobre 2022, la RDC a adopté 23 actions correctives pour renforcer son dispositif financier. 13 actions ont déjà été entièrement réalisées (56,52 %), 8 sont partiellement appliquées (34,78 %), 2 restent à traiter (8,7 %). Ces réformes portent notamment sur la modernisation du cadre juridique et institutionnel, le renforcement des capacités de la CENAREF et l’amélioration de la synergie entre les institutions nationales engagées dans la lutte contre les crimes financiers.
L’adhésion à l’ESAAMLG offre à la RDC plusieurs avantages stratégiques : Participation active aux mécanismes d’évaluation mutuelle pour aligner ses pratiques aux standards du GAFI; Renforcement des capacités opérationnelles des institutions financières et des services de renseignement; Accès facilité aux réseaux de coopération régionale et internationale; Implication directe dans l’élaboration des politiques régionales de lutte contre les flux financiers illicites.
Pour Kinshasa, ces avancées sont cruciales afin d’éviter une inscription sur la liste noire du GAFI, qui aurait des conséquences lourdes : baisse des investissements étrangers, réduction de l’aide internationale, difficultés d’accès aux financements extérieurs et ralentissement du développement économique.
Avec ce nouveau statut de membre à part entière, la RDC espère renforcer la confiance des investisseurs internationaux et se doter d’outils plus efficaces pour protéger son système financier des crimes transnationaux.


