L’affaire Masand Mafuta illustre une fois de plus les abus persistants des forces de sécurité en République Démocratique du Congo. Ce journaliste, collaborateur de Voice of Congo et responsable en ligne de Culture Congo, a été victime d’une arrestation arbitraire, de violences physiques et du vol de ses biens par des agents de la Police Nationale Congolaise (PNC) dans la nuit du 29 au 30 août 2025.
Les faits se sont déroulés dans le quartier Kintambo Magasin, à Kinshasa.
Malgré la présentation de ses pièces d’identité officielles, Masand Mafuta a été accusé sans preuve de terrorisme et d’espionnage. Ces accusations, qualifiées d’“infondées” par ses collègues, ont servi de prétexte à son agression. « Il a été violemment frappé, humilié en public, puis embarqué de force dans un véhicule clairement identifié comme appartenant à la PNC », rapporte un témoin cité par Voice of Congo.
En plus des violences subies, le journaliste a été dépouillé de ses biens personnels. Avant d’être totalement isolé, Masand Mafuta a eu le réflexe d’envoyer un message de détresse sur son statut WhatsApp, où transparaît sa peur pour sa vie : « Je suis en danger, entre la vie et la mort. Je ne sais pas où on m’a amené… Si je ne suis plus en ligne, c’est que je suis mort. » Ce message a rapidement fait le tour des réseaux sociaux, provoquant indignation et inquiétude parmi ses collègues, ses proches et les organisations de défense des droits humains.
Cet incident soulève des questions profondes sur le respect des droits fondamentaux et la protection des journalistes en RDC. Qu’un professionnel reconnu de la presse soit traité en criminel présumé en plein centre de Kinshasa démontre un manque criant de professionnalisme et une violation des procédures légales par les forces de sécurité. Plusieurs voix s’élèvent déjà pour dénoncer un climat où les journalistes sont de plus en plus vulnérables face aux abus de pouvoir.
Ce n’est pas un cas isolé. Des arrestations arbitraires et violences policières sont régulièrement signalées, de Kinshasa au Kongo Central et dans d’autres provinces. Ces dérives traduisent une crise structurelle au sein des forces de l’ordre, où la formation en droits humains et le respect des lois semblent largement insuffisants.
Pour plusieurs observateurs, cette affaire illustre l’urgence d’une réforme profonde des services de sécurité : Renforcement de la formation des agents sur les droits humains ; Sanctions strictes contre les abus ; Mécanismes de contrôle indépendants pour protéger les citoyens. Alors que la nouvelle de cette agression se propage, les regards se tournent vers le gouvernement et les autorités judiciaires. Des ONG locales et internationales appellent à une enquête impartiale et à la punition des responsables.
Cette affaire relance le débat sur la nécessité d’un État réellement protecteur de ses citoyens, dans un pays où les forces de l’ordre sont souvent perçues comme prédatrices plutôt que protectrices.


