Kinshasa, mégalopole bouillonnante, est quotidiennement confrontée à des problèmes de circulation exacerbés par des stationnements anarchiques. Face à cette situation, des policiers procèdent régulièrement à la mise en fourrière des véhicules stationnés de manière jugée irrégulière. Cependant, une pratique dénoncée par le Sénateur Bienvenu Essimba soulève de nombreuses interrogations : où va l’argent des amendes perçues ?
Un système opaque et arbitraire
Selon le Sénateur Essimba, des policiers, censés réguler la circulation, procèdent parfois à des enlèvements arbitraires de véhicules, sous prétexte de mauvais stationnement. Cette pratique, loin de fluidifier la circulation, engendre paradoxalement des embouteillages supplémentaires, car les opérations de remorquage se font souvent en pleine journée, sans organisation adéquate.
Pire encore, les montants exigés pour récupérer un véhicule remorqué sont jugés exorbitants. « Certains automobilistes sont contraints de payer plus de 200 dollars, sans reçu officiel, et l’argent collecté semble être logé dans des comptes privés au lieu de bénéficier au Trésor public », dénonce le sénateur.
Un appel à la transparence et une enquête parlementaire
Face à ces dérives, Bienvenu Essimba propose d’ouvrir une enquête parlementaire afin d’identifier les responsabilités et de mettre en place un mécanisme de gestion transparente des fonds issus des amendes de stationnement. « Nous devons établir clairement qui perçoit ces fonds, où ils sont logés et comment ils sont utilisés », insiste-t-il.
Le sénateur envisage également de proposer une réforme du système de mise en fourrière à Kinshasa, en instaurant des procédures plus claires et un contrôle rigoureux des opérations menées par les forces de l’ordre. « Il est temps que la ville bénéficie réellement de ces recettes au lieu qu’elles profitent à quelques individus », ajoute-t-il.
Une problématique récurrente à Kinshasa
Le problème du stationnement à Kinshasa n’est pas nouveau. La capitale congolaise manque cruellement de parkings publics, et les automobilistes sont souvent contraints de se garer sur les accotements, faute d’alternatives viables. Cette situation crée un terrain propice aux abus, où les forces de l’ordre appliquent les règles de manière aléatoire, sans cadre précis ni contrôle strict.
La proposition du Sénateur Essimba, si elle est adoptée par le Sénat, pourrait marquer un tournant dans la gestion des infractions de stationnement en RDC. L’objectif étant d’assurer une meilleure gouvernance des fonds collectés et de mettre un terme aux pratiques abusives qui pénalisent les citoyens.
L’issue de ce débat parlementaire sera donc suivie de près, tant par les automobilistes que par les défenseurs de la transparence dans la gestion publique.
Junior Kulele


