Alors que les regards du monde sont tournés vers New York pour la 80ᵉ Assemblée générale des Nations unies, le dossier congolais s’est invité au sommet de la diplomatie mondiale. Le président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a été reçu par António Guterres, secrétaire général de l’ONU, pour un entretien centré sur les initiatives de paix dans l’Est de la République démocratique du Congo, ravagé par des décennies de violences.

Dans un communiqué rendu public par le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric de la Rivière, António Guterres a salué les récentes avancées diplomatiques, en particulier la déclaration de principes facilitée par le Qatar et l’accord de Washington conclu entre la RDC et le Rwanda sous médiation américaine. « Le Secrétaire général a réaffirmé l’appui total des Nations unies à toutes les initiatives de paix et souligné le rôle crucial de la MONUSCO dans leur mise en œuvre », précise le texte.
Cette rencontre intervient dans un contexte particulièrement délicat : la chute de Goma et Bukavu a fragilisé le processus de Luanda et mis en lumière la complexité d’un conflit mêlant acteurs régionaux et groupes armés tels que le M23. Face à cet échec, deux dynamiques diplomatiques s’entrecroisent : l’Accord de Washington, centré sur la normalisation des relations entre Kinshasa et Kigali, le processus de Doha, qui vise à traiter les dimensions internes du conflit, notamment la restauration de l’autorité de l’État et la réintégration des groupes armés.
Pour Félix Tshisekedi, cet entretien avec António Guterres est bien plus qu’une séquence protocolaire. Il s’agit d’un moment stratégique pour consolider l’engagement des Nations unies à ses côtés, alors que la RDC tente de transformer les promesses de paix en solutions concrètes pour ses populations meurtries. La 80ᵉ session de l’Assemblée générale, placée sous le thème « Meilleurs ensemble : 80 ans et plus pour la paix, le développement et les droits de l’homme », offre au chef de l’État congolais une tribune internationale pour rappeler l’urgence de la crise de l’Est et rallier de nouveaux soutiens.
Entre Washington, Doha et New York, la diplomatie congolaise se joue désormais sur plusieurs fronts, avec un même objectif : sortir enfin du cycle de violences et replacer la RDC sur la voie de la stabilité.