De retour de Kindu, le gouverneur militaire du Nord-Kivu, le général-major Somo Kakule Évariste, a annoncé la signature d’un accord de collaboration entre sa province et celle du Maniema. Cet engagement vise à renforcer les liens économiques et techniques entre les deux entités, notamment dans les secteurs des mines, de l’énergie et des infrastructures.
En séjour de travail à Kindu, chef-lieu du Maniema, le général-major Somo Kakule a rencontré son homologue Musa Kabwangubi. Leur échange s’inscrivait dans le cadre de la coopération interprovinciale amorcée lors de la dernière Conférence des gouverneurs à Kolwezi, où un premier accord-cadre avait été signé entre plusieurs provinces de l’Est du pays.
« J’ai répondu à l’invitation de mon collègue du Maniema, car nous partageons les mêmes priorités : la valorisation de nos ressources minières, énergétiques et routières », a-t-il expliqué à son arrivée à Beni, chef-lieu provisoire du Nord-Kivu. La deuxième conférence interprovinciale sur les mines, l’énergie et les infrastructures, initialement prévue à Kindu, a cependant été reportée à une date ultérieure.
En attendant la tenue de cette rencontre, les deux provinces ont déjà paraphé plusieurs accords de coopération. Parmi les priorités évoquées figure la réhabilitation du tronçon routier reliant Kisangani à Ubundu, un axe vital pour les échanges commerciaux avec le Maniema. « Nous mutualisons nos efforts pour réparer rapidement cette route, car elle est essentielle au désenclavement du Nord-Kivu », a souligné le gouverneur militaire.
Il a rappelé que cette voie constitue un important débouché économique pour les villes de Beni et Butembo, où une forte communauté du Nord-Kivu réside déjà dans le Maniema.
Au-delà des infrastructures, le général-major Somo Kakule a également évoqué un projet ambitieux de développement agricole : la création d’un “couloir cacaoyer” reliant les deux provinces, surnommé “la route de la soie Nord-Kivu–Maniema”. Ce corridor reliera Beni, Walikale, Lubutu et Kindu, favorisant la circulation des biens et des personnes, mais aussi la valorisation des cultures pérennes comme le cacao. « Ce projet permettra un essor économique mutuel, en dynamisant le secteur agricole et en stimulant le commerce interprovincial », a-t-il assuré.
Pour le gouverneur militaire, cette dynamique traduit une solidarité nécessaire entre provinces sœurs dans un contexte sécuritaire et économique difficile : « Il n’est pas bon qu’une province reste isolée dans les conditions que nous traversons. L’Ituri, la Tshopo, le Maniema et le Sud-Kivu sont prêts à collaborer avec nous pour avancer ensemble », a-t-il martelé.
Avec ces nouveaux partenariats, le Nord-Kivu espère amorcer une nouvelle ère de développement concerté, fondée sur la coopération régionale et la mise en commun des ressources.
Patrick Syaluha