Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont annoncé, dans la soirée du vendredi 12 septembre, le décès inattendu du général Muaku Mbuluku Daniel, commandant de la 33ᵉ région militaire basée à Uvira, dans le Sud-Kivu. La nouvelle a été confirmée par le général-major Sylvain Ekenge Bomusa Efomi, porte-parole de l’armée congolaise.
Selon le communiqué officiel, le général Muaku a succombé à un malaise soudain alors qu’il était en plein service. Il a été transporté en urgence à l’hôpital général d’Uvira, où il a rendu l’âme dans l’après-midi.
Arrivé à Uvira le 4 août dernier, quelques jours après sa nomination, le général Muaku Mbuluku Daniel succédait au général Dunia Kashindi à la tête de la 33ᵉ région militaire, une zone stratégique couvrant une partie importante du Sud-Kivu, région marquée par une insécurité persistante due à la présence de groupes armés.
Officier expérimenté, le général Muaku s’était rapidement imposé comme un acteur central de la stabilisation de cette région frontalière. Il travaillait en étroite collaboration avec ses deux adjoints : le général Olivier Gasita Mukunda, chargé des opérations et du renseignement, et le général Jean Ladis Mabosso, responsable de l’administration.
Le décès du général intervient dans un climat de vives tensions à Uvira. Depuis le début du mois de septembre, la ville est secouée par des manifestations hostiles à la nomination du général Olivier Gasita Mukunda au poste de commandant adjoint chargé des opérations et du renseignement. Les protestataires, parmi lesquels figuraient des membres de groupes Wazalendo, réclamaient son départ.
Ces mouvements de contestation ont dégénéré en violences meurtrières, faisant plusieurs victimes. Jeudi 11 septembre, une délégation gouvernementale s’est rendue sur place pour tenter d’apaiser les tensions. La veille de son décès, le général Muaku avait visité les blessés de ces affrontements et avait convoqué une réunion stratégique avec plusieurs officiers supérieurs afin de rétablir le calme dans la région.
Le décès soudain du général Muaku représente un coup dur pour les FARDC, qui perdent un haut gradé expérimenté en pleine période de crise sécuritaire. Des hommages officiels sont attendus dans les prochains jours, alors que l’armée réorganise le commandement de cette région militaire cruciale pour la stabilité de l’Est congolais.
Les autorités congolaises n’ont pas encore communiqué sur les dispositions prises pour assurer l’intérim à la tête de la 33ᵉ région militaire, mais des sources sécuritaires évoquent déjà une révision du commandement afin de calmer la situation à Uvira.
