La République démocratique du Congo (RDC) a interdit, ce mardi 11 février 2025, le survol et l’atterrissage de tous les aéronefs immatriculés au Rwanda ou basés dans ce pays. Cette décision, annoncée par l’Agence congolaise de presse (ACP), intervient dans un contexte de guerre d’agression menée par les rebelles du M23, soutenus par Kigali selon Kinshasa et plusieurs rapports internationaux.
D’après les autorités congolaises, cette interdiction a été motivée par la détérioration de la situation sécuritaire dans l’est du pays. Les récents combats dans la région de Goma ont entraîné la mort d’au moins 3 000 personnes en seulement quatre jours, selon la même source. « Interdiction formelle de survol et d’atterrissage sur le territoire de la République démocratique du Congo pour tout aéronef civil et d’État immatriculé au Rwanda ou immatriculé ailleurs mais basé au Rwanda, en raison de la situation d’insécurité liée au conflit armé », précise une note interne des autorités aéronautiques congolaises.
Cette mesure traduit un durcissement de la position de Kinshasa face à Kigali, accusé de soutenir activement les rebelles du M23 qui multiplient les offensives auNord-Kivu. L’interdiction de survol s’ajoute à une série d’actions diplomatiques entreprises par la RDC pour dénoncer l’ingérence rwandaise. Le 8 février, la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) a condamné l’activisme du M23 et exigé le retrait immédiat du groupe armé des territoires qu’il occupe.
Au niveau international, la crise a attiré l’attention de l’Union européenne. Le 5 février, le président du Conseil européen, António Costa, a indiqué avoir échangé avec le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame dans une tentative de médiation. L’Afrique du Sud, alliée de Kinshasa dans cette crise, a également pris position en faveur de la RDC. Le 3 février, le gouvernement sud-africain a réaffirmé son soutien à Kinshasa, malgré les critiques du président rwandais qui a dénoncé des « distorsions » et des « mensonges » sur le conflit.
Le 25 janvier, Kinshasa a rejeté une offre de médiation de la Turquie, affirmant vouloir privilégier des solutions africaines pour mettre fin aux hostilités. Cette décision s’inscrit dans la volonté du gouvernement congolais d’impliquer prioritairement les instances régionales et continentales dans la résolution de la crise.
Alors que la situation reste tendue, cette interdiction du survol des avions rwandais marque une nouvelle escalade dans les relations entre la RDC et le Rwanda, déjà au plus bas depuis la reprise du conflit avec le M23 en 2021. Reste à savoir quelles seront les prochaines réactions de Kigali face à cette mesure radicale de Kinshasa.
La rédaction de b-onetv.cd


