Tendons-nous vers une nouvelle dynamique politique ? Une réunion d’envergure se tient ce mardi à Nairobi (Kenya), autour de l’ancien président de la République Joseph Kabila Kabange. Plusieurs figures de l’opposition congolaise y prennent part, notamment l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo, Jean-Claude Mvuemba, ancien président de l’Assemblée provinciale du Kongo-Central, ainsi que d’autres personnalités politiques issues des gouvernements précédents.

Ce conclave, dont les contours restent encore flous, suscite déjà de nombreuses interrogations à Kinshasa. Que prépare l’opposition congolaise à travers cette rencontre aux allures de sommet stratégique ? Au centre de cette initiative, Joseph Kabila, longtemps silencieux sur la scène politique nationale, refait surface dans un contexte marqué par de fortes tensions politiques et sécuritaires. Condamné à mort par la justice militaire congolaise pour trahison, l’ancien chef de l’État apparaît désormais comme le catalyseur d’une opposition fragmentée, cherchant à se redéfinir face au régime du président Félix Tshisekedi.
Lors de son message à la nation en mai dernier, Joseph Kabila avait dévoilé un plan en douze points visant à restaurer la paix et la cohésion nationale. Ce plan mettait un accent particulier sur la tenue de consultations dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, actuellement affectées par les affrontements avec les rebelles de l’AFC/M23. Reste à savoir si cette rencontre de Nairobi s’inscrit dans la continuité de ce plan ou si elle marque le début d’une nouvelle offensive politique.

De son côté, le président Félix Tshisekedi demeure ferme : aucun dialogue national ne saurait être engagé tant que l’agression du pays ne sera pas clairement condamnée. Pour lui, il n’est pas question de dialoguer avec ceux qui, d’une manière ou d’une autre, défendent les intérêts des agresseurs.
Cette réunion de Nairobi, première du genre depuis plusieurs années entre figures majeures de l’opposition, pourrait ainsi ouvrir une nouvelle séquence politique dans un climat déjà tendu, à quelques mois d’échéances stratégiques pour l’avenir de la République démocratique du Congo.
C.I.M


