Le couperet est tombé. Le gouvernement congolais, par la voix du ministre d’État en charge de la Justice et Garde des Sceaux, Guillaume Ngefa Atondoko Andali, vient d’annoncer une vaste offensive contre les réseaux de spoliation foncière qui gangrènent l’administration publique. Magistrats, généraux, politiciens et hauts fonctionnaires sont désormais dans le viseur.

Dans un communiqué rendu public le 15 octobre 2025, le ministre de la Justice a dénoncé l’existence d’un système mafieux bien implanté, baptisé « phénomène FOLIO ».
Ce réseau, composé de magistrats, d’avocats, d’agents de l’administration foncière, mais aussi de militaires et de personnalités politiques, s’adonne à des pratiques dignes d’un véritable cartel : ventes frauduleuses de parcelles, falsification de titres, arrachage illégal de biens de l’État, et même menaces contre les propriétaires légitimes.
« Il est urgent de démanteler ces réseaux et de mettre fin à ces pratiques qui portent atteinte à la crédibilité de la justice dans notre pays », a martelé Guillaume Ngefa.
Symbole de la gravité de la situation, l’État congolais lui-même a été expulsé, le 19 septembre 2025, d’une parcelle lui appartenant, située sur l’avenue des Cocotiers, dans la commune huppée de la Gombe. Cette propriété, inscrite dans l’inventaire officiel du patrimoine immobilier public, a été indûment réattribuée à des particuliers. Une humiliation institutionnelle qui a profondément choqué l’opinion.
Pour le ministre, cet incident illustre la dérive d’un système où l’autorité publique se retrouve fragilisée par ses propres serviteurs :
« Ces agissements constituent une infraction foncière majeure, menaçant le patrimoine de l’État et l’intérêt général », a-t-il déclaré avec fermeté.
Face à l’ampleur du scandale, Guillaume Ngefa a immédiatement saisi le Procureur général près la Cour de cassation ainsi que l’Auditeur général des FARDC. Objectif : ouvrir des enquêtes approfondies et traduire en justice le chef présumé du réseau FOLIO ainsi que tous ses complices. « Le Gouvernement réaffirme sa politique de tolérance zéro face à la corruption et à toute spoliation des biens et patrimoines immobiliers appartenant à l’État et aux citoyens », précise le communiqué.
Cette sortie musclée du ministre de la Justice marque un tournant. Longtemps protégés par leurs titres et fonctions, les “intouchables” spoliateurs risquent désormais de répondre de leurs actes devant la justice. Le message du gouvernement est clair : plus personne n’est au-dessus des lois.
En s’attaquant à ce fléau, Guillaume Ngefa veut restaurer la confiance dans les institutions et réaffirmer l’autorité de l’État sur son patrimoine. L’heure est venue de mettre fin à des décennies d’impunité où les biens publics étaient traités comme une chasse gardée des puissants.
Elrick Elesse