La Première ministre, Judith Suminwa Tuluka, a officiellement présenté ce lundi devant les députés nationaux le projet de loi de finances pour l’exercice 2026 ainsi que le projet de loi de reddition des comptes pour l’exercice 2025. Cette double démarche marque l’ouverture des grands débats budgétaires de la session parlementaire de septembre, consacrée par tradition à l’examen et à l’adoption du budget national.
Accompagnée de plusieurs ministres clés du gouvernement, notamment ceux du Budget et des Finances, Judith Suminwa a remis les deux documents au bureau de l’Assemblée nationale, réaffirmant la volonté de l’exécutif de renforcer la transparence et de rendre compte de la gestion des deniers publics.
Même si les chiffres détaillés n’ont pas encore été rendus publics, des sources proches du ministère des Finances indiquent que le budget 2026 devrait connaître une hausse significative par rapport à 2025, traduisant les efforts du gouvernement pour financer : le Programme de Développement Local des 145 territoires (PDL-145T), les projets d’infrastructures stratégiques, le secteur de la sécurité et de la défense face aux tensions persistantes à l’Est, les réformes institutionnelles et les élections locales prévues en 2026.
Le gouvernement mise également sur la diversification de l’économie, notamment à travers la transformation locale des minerais (cobalt, cuivre, lithium), le développement agricole et la relance de l’industrie. En déposant le projet de loi de reddition des comptes 2025, la cheffe du gouvernement souhaite renforcer la culture de redevabilité et permettre aux parlementaires d’évaluer les écarts entre le budget voté et les réalisations effectives.
Cet exercice est particulièrement scruté par les institutions financières internationales et les partenaires techniques et financiers, qui conditionnent une partie de leurs appuis budgétaires à la transparence et la bonne gouvernance.
La Première ministre a souligné que ces deux projets de loi s’inscrivent dans la continuité de la politique économique du président Félix Tshisekedi, axée sur : la stabilité macroéconomique et la maîtrise de l’inflation, le renforcement des recettes fiscales et douanières, la modernisation de la gestion des finances publiques à travers le numérique et l’application du Plan stratégique des réformes des finances publiques (PSRFP).
Elle a également insisté sur l’importance du soutien aux provinces et entités territoriales décentralisées, afin de rapprocher les services de base des citoyens. La session parlementaire de septembre, traditionnellement budgétaire, sera dominée par l’analyse de ces deux textes. Les députés auront à cœur de vérifier la cohérence des chiffres, l’affectation des dépenses et le respect des priorités nationales. Si le budget 2026 est adopté avant le 15 décembre, il permettra au gouvernement d’entamer le nouvel exercice financier dès janvier, conformément à la Constitution.
Cette présentation intervient dans un contexte marqué par : une croissance économique estimée à plus de 6 % en 2025, portée par le secteur minier, des défis sécuritaires persistants dans l’Est, la lutte contre la fraude fiscale et la contrebande, la préparation des élections locales et provinciales prévues pour 2026, la poursuite des négociations avec les bailleurs pour accroître les investissements dans les infrastructures, l’énergie et l’agriculture.
Pour Judith Suminwa, il s’agit d’un moment stratégique pour consolider les acquis économiques et renforcer la confiance des citoyens et des investisseurs.


