La République démocratique du Congo a franchi une nouvelle étape dans sa marche vers une économie durable avec le lancement officiel du Plan national de développement des emplois verts (PNDEV) et la validation du Répertoire national des métiers verts. La cérémonie s’est tenue ce mardi au Salon rouge de l’Immeuble du Gouvernement, à Kinshasa, sous la coordination de la Première ministre, Judith Suminwa Tuluka.
Cette initiative, portée par le ministère de l’Emploi et du Travail, en collaboration avec le ministère de l’Environnement, du Développement durable et de la Nouvelle économie du climat, et mise en œuvre par l’Institut national de préparation professionnelle (INPP), s’inscrit pleinement dans la vision du Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui prône une transformation verte et inclusive de l’économie nationale.
Le Plan national de développement des emplois verts vise à préserver, améliorer et valoriser l’environnement tout en stimulant la création d’emplois durables, notamment pour les jeunes. Cette démarche, qui a mobilisé 15 ministères sectoriels, 13 partenaires techniques et financiers, ainsi que l’INPP, repose sur une approche multisectorielle et participative.
Au total, 84 métiers verts ont été validés, répartis dans 11 filières stratégiques, parmi lesquelles : l’agriculture durable, l’industrie agroalimentaire, les énergies renouvelables, la conduite d’engins forestiers, la valorisation des déchets, la gestion des érosions et de l’eau, l’hydrogène vert, la construction écologique, la biodiversité et le développement des emplois verts à travers le PNDEV. La première phase du programme ambitionne de former 100 000 jeunes, dont 15 000 femmes et 5 000 personnes vulnérables, avec un objectif immédiat de création de 20 000 emplois verts.
Selon le ministre de l’Emploi et du Travail, ce plan s’articule autour de quatre axes majeurs : L’ancrage politique de la transition écologique dans la gouvernance nationale ; La priorisation sectorielle des filières vertes porteuses de croissance ; Le renforcement du dispositif de formation et de certification, notamment à travers la création de centres de formation mobile verts pilotés par l’INPP ; La mise en place d’un Fonds national d’appui aux emplois verts, destiné à financer les projets innovants et mobiliser les ressources climatiques.
Dans son allocution, la Première ministre Judith Suminwa Tuluka a salué une initiative historique qui positionne la RDC comme un acteur majeur de la transition écologique mondiale. « La République démocratique du Congo ne se contentera plus d’être seulement le poumon du monde. Elle sera aussi l’usine mondiale des enclavés. Nous ne serons plus uniquement protecteurs de la nature, mais acteurs de sa transformation en richesses nationales, en formation, en fiscalité et en emplois réels et durables », a-t-elle affirmé avec conviction. Et de poursuivre : « La RDC ne quémande pas. Elle négocie d’égal à égal, forte de sa contribution, forte de sa vision. »
La cérémonie s’est conclue par la signature de l’arrêté interministériel fixant le cadre de mise en œuvre du PNDEV, marquant la première institutionnalisation des emplois verts dans l’histoire du pays. Cette décision consacre désormais les métiers verts comme un levier central du développement durable et de la croissance inclusive en République démocratique du Congo. À noter que les travaux préparatoires de validation du Répertoire des métiers verts et du Plan national à l’horizon 2030 avaient été lancés le 1er octobre 2025 à Kinshasa.
Jehovani Mulumba


