Le porte-parole des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), le général Sylvain Ekenge, a répliqué fermement aux accusations portées contre l’armée par les cadres du mouvement rebelle AFC-M23, affirmant que les frappes poursuivies contre leurs positions sont une réponse aux provocations répétées. Ses déclarations ont été tenues lors d’une interview accordée à Deutsche Welle et largement relayées par les médias locaux.
« Nous ne sommes pas l’Église » : la riposte assumée
Interrogé sur les allégations selon lesquelles les FARDC bombarderaient les positions du M23, le général Ekenge a rejeté l’idée d’unilatéralité dans les attaques visant l’armée congolaise. Il a expliqué que l’armée ne peut rester passive face à des « attaques et des provocations » et a posé un choix simple entre paix et hostilité :
« Mais nous ne sommes pas l’Église. C’est à l’Église qu’on dit que si on vous donne une claque sur la joue gauche, vous donnez à votre tour la joue droite. Nous ne pouvons pas éternellement assister à des attaques et des provocations sans réagir. Ils disent qu’on les a bombardés, c’est eux qui viennent nous provoquer et nous réagissons. On ne va pas les laisser faire. Et nous n’allons pas nous laisser faire. Soit on veut la paix soit où on n’en veut pas. »
Cette formule, crue et sans concession, illustre la détermination affichée par la hiérarchie militaire à ne pas laisser s’installer une situation de déstabilisation impunie.
Contexte : un conflit qui s’enlise et s’internationalise
Les déclarations d’Ekenge interviennent alors que la crise dans l’est de la RDC, marquée par l’offensive du M23 depuis 2021 et des épisodes récents d’intensification, a pris des dimensions régionales et diplomatiques. Les autorités militaires affirment agir pour protéger la souveraineté et les populations menacées, tandis que le M23 et ses soutiens dénoncent des représailles aériennes et terrestres. Les dernières évolutions ont exacerbé les tensions et provoqué déplacements et inquiétudes humanitaires.
Ce que dit l’armée — et ce que réclament les observateurs
Selon le porte-parole, les FARDC respectent les accords signés mais répondront fermement à toute agression ou manœuvre destinée à les déstabiliser. Pour les analystes, la fermeté d’Ekenge vise aussi à envoyer un message politique et opérationnel : la chaîne de commandement entend montrer qu’elle contrôle ses choix militaires et qu’elle n’acceptera pas d’être mise en cause sans produire ses propres éléments de preuve.
Enjeux et perspectives
La position affichée par le général Ekenge complique la trajectoire vers une désescalade durable : tant que les deux camps s’accuseront mutuellement et que la confiance manquera entre les parties et les médiateurs régionaux, les risques d’incidents resteront élevés. Pour les observateurs, une sortie de crise durable exigera non seulement des engagements écrits et vérifiables, mais aussi une implication accrue des acteurs régionaux et internationaux pour garantir le respect des cessez-le-feu et protéger les civils.
Le général Sylvain Ekenge assume la poursuite des frappes comme une réponse aux provocations du M23, posant un choix binaire entre paix et confrontation. Ses propos, directs et sans ambiguïté, témoignent d’une stratégie de fermeté militaire renforcée dans un contexte déjà lourd de tensions.
La rédaction de b-onetv.cd


