La République démocratique du Congo (RDC) est le plus grand pays d’Afrique subsaharienne. Elle dispose de ressources naturelles exceptionnelles, notamment des minéraux tels que le cobalt et le cuivre, un potentiel hydroélectrique élevé, des terres arables en abondance, une biodiversité immense et la deuxième plus grande forêt tropicale du monde.
Cependant, la majorité de la population ne bénéficié pas de cette richesse. Une longue histoire de conflits, de bouleversements politiques et d’instabilité, ainsi qu’un régime autoritaire, ont conduit à une grave crise humanitaire qui perdure, aggravée depuis novembre 2021 par la résurgence de l’activisme du M23 dans l’est de la RDC. Cette situation a empiré une crise humanitaire déjà critique, avec des millions de personnes déplacées et des centaines de cas de violences sexuelles et basées sur le genre.
Des négociations en cours à Washington et à Doha visent à faire avancer la mise en œuvre de l’Accord de Washington, signé entre Kinshasa et Kigali le 27 juin 2025. Par la suite, le 19 juillet 2025, le gouvernement congolais et le groupe armé M23 ont signé une déclaration de principes à Doha, établissant un cessez-le-feu et posant les bases d’un accord de paix global.
Malgré ces efforts diplomatiques, d’importants défis subsistent, retardant l’application effective de ces accords. Les tensions restent vives sur le terrain, avec des affrontements continus entre les rebelles, l’armée congolaise et leurs alliés. La situation sécuritaire dans les provinces du Kivu, de l’Ituri est tout aussi volatile, marquée par des violences intercommunautaires et la concurrence entre groupes armés pour le contrôle des ressources minérales et des territoires.
Le gouvernement s’efforce de renforcer l’autorité et la crédibilité de l’État, d’améliorer la gouvernance et de poursuivre des réformes structurelles. Ces efforts visent à rétablir et à maintenir la stabilité et la paix, à attirer les investissements et à créer des opportunités d’emploi.
En 2024, la croissance économique de la RDC a progressé de 6,5 %, portée par une expansion de 12,8 % du secteur extractif, en particulier la production de cuivre et de cobalt. Les secteurs non miniers ont enregistré une croissance de 3,2 %, reflétant une diversification et une augmentation des investissements privés. Le déficit du compte courant (DCC) s’est réduit à 3,4 % du PIB et les réserves de change ont augmenté pour couvrir 2,5 mois d’importations. Le franc congolais s’est déprécié de 8,7 % par rapport au dollar américain, et l’inflation est descendue à 11,3 %. Le secteur bancaire est resté profitable avec une expansion du crédit et une baisse des prêts non performants.
Pour l’avenir, la croissance du PIB devrait ralentir à 5,1 % en 2025, une suspension temporaire des exportations de cobalt élargissant le DCC à 3,7 % en 2025. Les secteurs non miniers devraient être le moteur de la croissance, avec des investissements dans la construction et les infrastructures qui devraient porter la croissance du PIB non extractif à 5,3 % d’ici 2027. La stabilité monétaire et la maîtrise de l’inflation devraient se poursuivre, mais des risques subsistent, tels que les conflits, les épidémies et les tensions géopolitiques.
Malgré ces tendances positives, la pauvreté demeure élevée à 72,9 %, avec une création d’emplois limitée dans le secteur minier et des faiblesses structurelles qui freinent la croissance inclusive. Des réformes soutenues et des investissements dans les secteurs non miniers sont essentiels pour obtenir des résultats de développement plus larges.
Junior Kulele