C’est un tournant historique qui pourrait s’amorcer dans la sphère spirituelle de l’Église Kimbanguiste. Après 23 années de séparation, les petits-fils de Simon Kimbangu, fondateur du mouvement religieux kimbanguiste, annoncent leur volonté de sceller la paix et de reconstruire les liens familiaux et spirituels rompus depuis 2002.
Réunis à Kinshasa pour une conférence de presse tenue ce vendredi 25 juillet, les représentants des lignées Charles Kisolokele et Joseph Diangienda ont déclaré leur intention de se rendre le mardi 29 juillet à Nkamba, la « nouvelle Jérusalem » située dans le Kongo Central, pour rencontrer leur frère aîné Simon Kimbangu Kiangani, actuel chef spirituel de l’Église Kimbanguiste.
Christophe Kisolokele Tusimbana, l’un des intervenants, a rappelé que cette rencontre avait été envisagée dès 2024, en réponse à l’appel du chef spirituel, mais avait été reportée à cause de l’indisponibilité de ce dernier. Il explique le choix symbolique du 29 juillet, date marquée par l’accident de leur père papa Diangienda alors qu’il se rendait à Tshela.
« Nous y allons pacifiquement, pour reconstruire une relation familiale d’abord. Nous ne contestons en rien la légitimité de papa Simon Kimbangu Kiangani. Pendant 23 ans, jamais nous ne l’avons remis en question », a-t-il affirmé, soulignant que le malentendu qui a divisé la famille a pesé lourdement sur l’Église.
Charles Diangenda Kisolokele, autre petit-fils, se veut résolument optimiste. Il estime que malgré les différends visibles, le lien spirituel n’a jamais été rompu. « Nous n’étions pas ensemble physiquement, mais dans nos prières, nous l’avons toujours été. Nous évoquons chaque jour le nom de notre frère. Cette rencontre du 29 est une joie, et surtout une opportunité pour éclaircir les zones d’ombre. Il ne s’agit pas de raviver des tensions, mais de réparer ce qui peut l’être », a-t-il déclaré.
Il a insisté sur la nécessité de redonner à l’Église Kimbanguiste son image originelle : celle d’une communauté unie, guidée par l’amour, la paix et la spiritualité. Quant à José Kisolokele Diangenda, il a tenu à apaiser les interrogations sur d’éventuelles revendications liées à l’enterrement de proches à Nkamba, assurant que le déplacement à Nkamba n’a aucun objectif conflictuel.
« Ce voyage est motivé uniquement par la quête de paix. Nous espérons pouvoir échanger directement avec notre frère, et si cela arrive, je suis convaincu que les violons s’accorderont naturellement. Il suffit que nous, petits-fils de Simon Kimbangu, soyons ensemble, et tout rentrera dans l’ordre », a-t-il souligné.
Les trois intervenants ont unanimement condamné les voix discordantes qui cherchent à torpiller cette démarche de réconciliation, rappelant que le message fondamental du Kimbanguisme est la paix, l’unité et la réconciliation.
Ce déplacement du 29 juillet à Nkamba suscite déjà un vif espoir au sein de la communauté kimbanguiste, tant en RDC qu’au sein de la diaspora. De nombreux fidèles espèrent que cette rencontre permettra de mettre fin à des décennies de divisions internes, pour restaurer pleinement l’héritage spirituel du prophète Simon Kimbangu.