La Cour de cassation a tenu, ce mercredi à Kinshasa, son audience solennelle de rentrée judiciaire pour l’exercice 2025-2026, en présence du Président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui y a pris part en sa qualité de Magistrat suprême.Cette cérémonie marquant l’ouverture de la nouvelle année judiciaire a été rythmée par trois interventions majeures, chacune abordant des enjeux essentiels pour le fonctionnement de la justice congolaise.
Premier à prendre la parole, le Bâtonnier national a plaidé pour la suppression de la procédure spéciale de prise à partie dans le droit judiciaire congolais. Dans sa plaidoirie, il a soutenu que seul le régime disciplinaire demeure adapté au statut du magistrat, car il s’aligne sur le code de conduite de l’agent public et garantit la moralité de ceux qui rendent la justice. Selon lui, tout manquement commis par un magistrat doit être considéré comme une faute disciplinaire, à traiter exclusivement par une chambre compétente du Conseil supérieur de la magistrature (CSM).
Le Procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde, a, pour sa part, centré son intervention sur la lutte contre l’enrichissement illicite, qu’il a qualifié de « cancer de la gouvernance publique ». Il a plaidé pour l’adoption d’une loi spécifique visant à réprimer efficacement ce fléau, tout en appelant à un assainissement du système économique et à une protection juridique des lanceurs d’alerte. Son message a résonné comme un appel à la responsabilité collective pour moraliser la vie publique et renforcer la crédibilité des institutions judiciaires.
Clôturant les interventions, le Premier Président de la Cour de cassation, Ndomba Kabeya Élie-Léon, a mis en exergue la place essentielle des avocats dans la consolidation de l’État de droit en République Démocratique du Congo. Il a cependant déploré certains dysfonctionnements et dérives observés dans la pratique du barreau, appelant à un retour à la déontologie et à un exercice plus éthique de la profession.
Instance suprême de l’ordre judiciaire congolais, la Cour de cassation a pour mission de veiller à la conformité des décisions rendues par les juridictions inférieures.
Cette rentrée judiciaire 2025-2026 s’ouvre donc sous le signe de la rigueur morale, de la transparence institutionnelle et du renforcement de la confiance entre la justice et les citoyens — autant de valeurs que le Chef de l’État, présent à la cérémonie, ne cesse d’appeler à incarner dans la pratique quotidienne des acteurs judiciaires.
Junior Kulele