Un tournant diplomatique majeur se profile dans les relations entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda. Les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame sont attendus dans les tout prochains jours à la Maison Blanche, à l’invitation de Donald Trump, en vue de signer un accord de paix historique. Une rencontre annoncée mercredi 9 juillet par le président américain lui-même, qui se veut déterminante dans la résolution de l’un des conflits les plus meurtriers du continent africain.
« Nous allons signer la fin de cette horrible guerre de 30 ans. J’en ai entendu parler. C’était une guerre terrible », a déclaré Donald Trump.
Ce conflit, qui a coûté la vie à plus de 7 millions de personnes — un chiffre que certains estiment bien en deçà de la réalité — a ravagé la partie orientale de la RDC. Depuis trois décennies, la région frontalière du Rwanda, riche en minerais stratégiques, est déchirée par les violences, les déplacements de population, et les ingérences régionales, notamment celle des forces du M23, soutenues selon Kinshasa par Kigali.
Ces derniers mois, la crise a franchi un nouveau seuil de gravité avec la prise de Goma puis de Bukavu par la rébellion du M23 appuyée, selon de nombreux rapports, par des troupes rwandaises. Face à cette escalade, l’administration Trump a intensifié les efforts diplomatiques, aboutissant à la signature d’un accord préliminaire le 27 juin dernier à Washington par les ministres des Affaires étrangères congolais et rwandais, en présence de Marco Rubio, Secrétaire d’État américain.
Donald Trump ne cache pas sa satisfaction : « Nous sommes très heureux d’avoir pu résoudre ce problème. La plupart pensaient que c’était impossible. Je veux remercier notre excellent conseiller principal pour l’Afrique. Il a été très impliqué dans ce règlement. » Mais le chef de l’État américain reste prudent. Si la signature de l’accord final est attendue, le défi majeur demeure sa mise en œuvre effective. « Il reste encore beaucoup à faire. Le texte existe, mais il doit être respecté », a-t-il insisté.
Malgré les engagements pris, les deux capitales peinent à s’accorder sur l’interprétation des clauses sensibles, notamment celles liées au désengagement militaire. Pour Kinshasa, la neutralisation des FDLR (Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda), groupe armé d’origine rwandaise, doit précéder toute autre étape. Kigali, de son côté, exige une simultanéité des opérations : neutralisation des FDLR, mais aussi levée immédiate des positions défensives rwandaises sur le sol congolais.
Cette dissonance complique les espoirs de paix. Et dans cette impasse, les regards se tournent de plus en plus vers Washington, appelé à jouer un rôle de garant ferme et impartial.
À l’approche de cette rencontre présidentielle, les attentes sont immenses. Si cet accord venait à être réellement appliqué, il mettrait fin à l’un des plus longs et plus meurtriers conflits post-coloniaux du continent africain. Il pourrait également servir de base à une reconstruction durable de l’Est congolais, longtemps abandonné à l’instabilité et à l’exploitation illégale de ses ressources. En parallèle, des efforts de médiation entrepris par le Qatar se poursuivent avec le M23, autre acteur clé dans cette crise.
Mais en définitive, c’est à Washington que tout pourrait se jouer. Et si la signature annoncée par Trump se concrétise, le monde pourrait bien assister à un moment historique pour la paix en Afrique centrale.
Une diplomatie américaine relancée, deux ennemis historiques en quête d’un compromis, et l’espoir d’un avenir différent pour des millions de civils pris au piège d’une guerre sans fin. Le rendez-vous à la Maison Blanche pourrait changer le cours de l’Histoire.
Junior Kulele