Un pas important vient d’être franchi dans les pourparlers de paix en cours à Doha. Le gouvernement congolais et les rebelles de l’Alliance des Forces Congolaises/M23 (AFC/M23) ont signé ce vendredi un mécanisme d’échange de prisonniers, présenté comme un tournant majeur pour la désescalade dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
Les États-Unis, acteurs clés du processus de pacification, ont immédiatement salué cette avancée. « Nous saluons la signature du mécanisme d’échange de prisonniers, une étape décisive vers la désescalade des hostilités et la promotion de la paix dans l’est de la RDC », a déclaré Massad Boulos, conseiller principal pour l’Afrique au département d’État américain, dans un communiqué officiel.
Le dispositif signé prévoit que le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) agisse comme intermédiaire neutre chargé de l’identification, de la vérification et de la libération sécurisée des détenus des deux camps. Washington a également exprimé sa gratitude envers le Qatar, qui joue un rôle crucial aux côtés du CICR dans les discussions de Doha.
Les pourparlers entre Kinshasa et le M23 se tiennent à Doha depuis près d’un mois. Le mouvement rebelle affirme qu’environ 700 de ses combattants seraient détenus par le gouvernement congolais. De son côté, Kinshasa a rappelé que 1 500 militaires congolais capturés par le M23 avaient été regroupés en janvier et février dernier au camp militaire de Rumangabo, près de Goma, dans le cadre d’un processus de « reconditionnement ».
En avril, grâce à la médiation du CICR, plusieurs combattants du M23 stationnés au quartier général de la MONUSCO à Goma avaient déjà été transférés à Kinshasa, marquant une première étape dans la gestion des prisonniers. Cette signature suscite un espoir prudent. Pour les observateurs, elle représente un signal positif qui pourrait ouvrir la voie à des avancées significatives dans les négociations.
« Les parties doivent saisir cette dynamique pour progresser vers un accord de paix global et durable », a exhorté Washington, rappelant son engagement à soutenir les efforts diplomatiques.
La libération réciproque des prisonniers, longtemps considérée comme un point de blocage majeur, pourrait désormais permettre de rétablir une confiance minimale entre Kinshasa et le M23, tout en redonnant espoir aux populations de l’est de la RDC, victimes d’un conflit qui dure depuis plus d’une décennie.
Elrick Elesse