Sous l’égide des États-Unis d’Amérique, la République démocratique du Congo (RDC) et la République du Rwanda ont franchi une avancée diplomatique importante en signant, ce vendredi à Washington, une Déclaration de principes axée sur la paix et le développement économique régional.
La Ministre d’État des Affaires étrangères de la RDC, Thérèse Kayikwamba Wagner, et son homologue rwandais, Olivier Nduhungirehe, ont paraphé le document en présence du Secrétaire d’État américain Marco Rubio et d’autres hauts responsables américains. Cet engagement vise à promouvoir la paix durable entre les deux pays voisins et à jeter les bases d’un cadre progressif d’intégration économique régionale.
La Déclaration s’appuie sur les dynamiques existantes de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), du Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA) et de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE). L’objectif est clair : dynamiser le commerce, attirer les investissements étrangers et garantir une gestion équitable et transparente des ressources naturelles pour favoriser une prospérité partagée.
Les États-Unis ont affirmé leur volonté d’appuyer cette dynamique, en mobilisant leur gouvernement et leur secteur privé pour encourager des investissements majeurs dans la région. « Ce cadre devrait s’accompagner d’initiatives d’investissement d’envergure, soutenues notamment par le gouvernement et le secteur privé américain », indique la Déclaration publiée par le Département d’État.
Au-delà de l’intégration économique, Kinshasa et Kigali se sont engagés à collaborer dans plusieurs domaines prioritaires : le développement de projets hydroélectriques, la gestion commune des parcs nationaux, la formalisation des chaînes d’approvisionnement en minerais critiques et la création de filières industrielles transparentes, de l’extraction à la transformation.
Cependant, la RDC a rappelé que toute avancée économique est indissociable d’une condition préalable : l’instauration d’une paix réelle et durable dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, toujours affectées par la présence de groupes armés, dont le M23/AFC soutenu par le Rwanda selon Kinshasa.
Cette signature intervient dans un contexte régional encore marqué par des tensions, malgré les initiatives diplomatiques engagées via les processus de Luanda et de Doha. Elle s’inscrit aussi dans une logique stratégique plus large : la RDC et l’administration américaine discutent actuellement d’un potentiel accord combinant sécurité et accès aux ressources minières stratégiques.
Le processus de Washington ouvre ainsi une nouvelle étape, visant à stabiliser durablement l’Est congolais tout en jetant les bases d’une coopération économique régionale renforcée, sous le regard vigilant de la communauté internationale.
Emille Kayomba