En République démocratique du Congo, le feuilleton judiciaire autour de l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo a connu un tournant majeur ce mercredi 23 avril 2025. Le ministère public, intervenant devant la Cour constitutionnelle dans le cadre de l’affaire du Parc agro-industriel de Bukanga Lonzo, a requis une peine de 20 ans de servitude pénale principale contre l’ancien chef du gouvernement, ainsi que son arrestation immédiate.
Cette demande a été formulée après que la Cour a décidé de juger par défaut Matata Ponyo, l’homme d’affaires sud-africain Christophe Grobler et l’ancien gouverneur de la Banque centrale, Déogratias Mutombo, tous absents à l’audience. Le ministère public a motivé son réquisitoire en soulignant la gravité des faits reprochés à l’ancien Premier ministre, poursuivi pour détournement de fonds publics, notamment dans le cadre du projet Bukanga Lonzo, et pour malversations lors du processus d’indemnisation des anciens propriétaires des biens zaïrianisés.
Selon l’accusation, Matata Ponyo aurait joué un rôle central dans la dissipation de plusieurs millions de dollars destinés à des projets d’intérêt public, causant un préjudice économique considérable à l’État congolais. Le ministère public a également estimé qu’il existe un risque de fuite et une volonté manifeste de se soustraire à la justice, justifiant ainsi la demande d’arrestation immédiate.
Ce développement survient dans un contexte où la Cour constitutionnelle a écarté toute entrave liée à l’immunité parlementaire de Matata Ponyo, affirmant que l’Assemblée nationale n’a pris aucune position institutionnelle officielle en ce sens. La Cour a rappelé que l’indépendance du pouvoir judiciaire prime et que l’article 151 de la Constitution interdit toute interférence dans les procès en cours.
L’ancien Premier ministre, aujourd’hui député national et président du parti LGD, continue de dénoncer une procédure politique et arbitraire, arguant que ses droits constitutionnels ont été violés. Mais pour le ministère public, les faits sont établis et les preuves suffisamment accablantes pour justifier cette réquisition exemplaire.
La décision finale de la Cour constitutionnelle est désormais attendue dans un climat de fortes tensions politiques et de vives réactions au sein de l’opinion publique, partagée entre quête de justice et soupçons de règlements de comptes.
La rédaction de b-onetv.cd