Depuis que l’offensive rebelle du M23 s’est enlisée, deux thèmes majeurs dominent le débat sur l’agression rwandaise sur le sol congolais: « la RDC ne peut pas gagner » et « puisqu’il en est ainsi, elle doit négocier ». Sous l’apparence du bon sens, ces deux propositions sont fallacieuses. Elles servent les Rwandais, qui les entretiennent soigneusement, et elles sont erronées sur le plan stratégique. Pour la RDC, ne pas perdre c’est gagner.
La RDC, victime d’une attaque ignominieuse à laquelle elle a refusé de croire jusqu’à son déclenchement, mène une guerre défensive. Elle est à nouveau engagée dans le processus de Luanda, dans le but de réussir la paix avec ses voisins de l’Est, le Rwanda principalement réputé pour son soutien aux rebelles du M23 et de l’AFC de Corneille NANGAA. Ce mécanisme enclenché conjointement avec celui de Nairobi en 2021, sont restés longtemps en veilleuse, à cause notamment du refus de Paul KAGAME d’admettre son appui à l’insurrection dans la partie orientale de la RDC. Malgré les preuves tangibles sur la présence de son armée sur le sol congolais, occasionnant mort d’hommes et les pillages des ressources naturelles, le leader rwandais a continué a nié les faits qui sont par ailleurs documentés par les experts des Nations-Unies.
Comment le Gouvernement compte-t-il mener ces nouvelles négociations à Luanda ? Discuter ou dialoguer avec les ennemis, mais à quel prix ? Quels sont les résultats qu’il faut envisager après ces négociations ? Il n’y a-t-il pas d’autres solutions, proprement congolaises, pour résoudre la question de l’Est de la RDC ? C’est la base de l’équation que tout le monde veut comprendre.
Parce que Kinshasa tient à la paix par les moyens pacifiques, le Gouvernement ne veut pas baisser les bras, surtout avec les appels des Etats-Unis au cessez-le-feu, qui est souvent observé que par la seule partie congolaise. Félix TSHISEKEDI qui a témoigné sa confiance au médiateur, son homologue angolais Joao LOURENÇO, le Chef de l’Etat espère que cette fois sera la bonne.
Au cours de sa dernière sortie médiatique dans la capitale belge en pleine convalescence, le Président de la République s’est dit favorable à des discussions sous conditions et sur des questions précises avec le Rwanda, mais jamais avec les rebelles.
Comme son prédécesseur Christophe LUTUNDULA, Thérèse KAYIKUAMBA va multiplier des navettes entre Kinshasa et Luanda pour suivre de près un processus qui n’a pas évolué depuis près de cinq ans. La Cheffe de la diplomatie congolaise doit avoir appris beaucoup de choses sur le plan, les méthodes et les malices des agresseurs.
Avec le temps, leur projet est devenu un peu plus clair : le pays de mille collines et ses soutiens qui se recrutent dans les milieux occidentaux veulent balkaniser le Congo de Kimbangu. Personne, cependant, n’est surpris de voir leurs revendications évoluer, parce qu’ils sont buttés à la consolidation de l’éveil patriotique qui habite le mental de chaque compatriote congolais, malgré qu’il y a encore quelques traitres. Ceux qui se sont alliés à Corneille NANGAA, qui assument leur investissement dans l’entreprise de la mort, ont été condamnés à leur propre mort par défaut comme lui, le jeudi 8 aout dernier à Kinshasa.
Si cette sentence peut décourager les associés sanguinaires et génocidaires, les congolais souhaiteraient que le Gouvernement travaille par ailleurs sur l’autodétermination de son peuple dans son ensemble. Ceci peut passer par la capitalisation de la montée en puissance de l’armée et l’appropriation de la cause nationale par des patriotes de toutes générations confondues. Des observateurs considèrent que cette façon de faire pourrait aider les autorités à négocier en position de force.
Mais réussir le dialogue avec le Rwanda derrière qui se cachent ses supplétifs, il faut mettre sous pression tous ses soutiens du bloc occidental. Paul KAGAME qui s’est inventé des nouvelles raisons qui s’apparentent vraies, n’a pas encore renoncé à ses attitudes manipulatrices. Et jusqu’à preuve du contraire, la RDC est encore loin d’attirer le regard de la communauté internationale qui fait fit de son cas.
La rédaction de b-onetv.cd