Alors que la communauté internationale espérait une désescalade du conflit en République démocratique du Congo (RDC), la réalité sur le terrain semble contredire les engagements pris. Malgré le cessez-le-feu décrété hier au Qatar, les rebelles du M23/AFC, soutenus par le Rwanda, continuent leur progression vers Walikale-Centre, à seulement 4 kilomètres du territoire.
Un cessez-le-feu qui n’arrête pas les balles
L’accord de cessez-le-feu signé sous l’égide du Qatar visait à stopper les hostilités entre les forces armées congolaises (FARDC) et les rebelles du M23, dans l’espoir d’une solution diplomatique durable. Cependant, cette trêve semble déjà violée, illustrant une nouvelle fois la difficulté d’imposer une paix véritable dans l’Est de la RDC.
La progression des rebelles vers Walikale-Centre, une localité stratégique du Nord-Kivu, inquiète la population locale. Les habitants, pris de panique, fuient en masse, redoutant de nouvelles violences et exactions.
Le rôle du Rwanda pointé du doigt
Depuis plusieurs années, Kinshasa accuse le régime de Paul Kagame de soutenir activement le M23 en fournissant des armes, des troupes et un appui logistique. Une accusation renforcée par la récente résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui exige le retrait des troupes rwandaises du territoire congolais.
Pour les autorités congolaises, la violation du cessez-le-feu montre une fois de plus que le M23 est une marionnette du Rwanda, qui manipule ces groupes armés pour maintenir une instabilité chronique et piller les richesses minières de la RDC.
Une paix en sursis ?
Face à cette avancée inquiétante vers Walikale, la question demeure : quelle est la véritable portée du cessez-le-feu signé au Qatar ? Était-ce une manœuvre dilatoire du Rwanda pour permettre au M23 de gagner du terrain en attendant de nouvelles négociations ?
Les populations congolaises, exaspérées par ces accords sans lendemain, demandent des actions concrètes plutôt que des signatures sans effet. Pendant que la diplomatie s’active à l’international, la réalité du terrain rappelle que la guerre, elle, ne connaît pas de trêve.
Junior Kulele