Les accords de cessez-le-feu négociés à Doha, le 19 mars, entre Tshisekedi et Kagame, n’ont eu aucun effet sur le terrain. Les combats entre les FARDC et les rebelles du M23/AFC se poursuivent avec intensité depuis le 20 mars, preuve que l’accord n’a pas été respecté par les rebelles.
Sur le terrain, la situation sécuritaire continue de se détériorer. Walikale-Centre, un territoire stratégique du Nord-Kivu, est tombé sous le contrôle des rebelles M23/AFC, qui poursuivent leur avancée vers d’autres localités clés. Les observateurs militaires estiment que ces forces pourraient bientôt se diriger vers Ndjingala, Logu, Biruwe, Oso et Lubutu, avec pour objectif final Kisangani, capitale de la province de la Tshopo.
Une telle progression représenterait une menace directe pour l’axe stratégique reliant l’Est au centre du pays, compliquant les mouvements des FARDC et fragilisant davantage le contrôle du gouvernement sur la région. La perte de ces localités ouvrirait un corridor aux rebelles, facilitant leur approvisionnement et augmentant leur capacité de nuisance.
Le président angolais João Lourenço, qui avait plaidé pour un cessez-le-feu dès le 15 mars et organisé une réunion le 18 mars à Luanda, voit ses efforts diplomatiques réduits à néant. La situation est d’autant plus critique que le M23 n’a jamais officiellement signé un quelconque engagement pour cesser les hostilités.
L’absence de mécanismes de surveillance et de mesures coercitives pour contraindre les belligérants à respecter les engagements pris explique largement l’inefficacité des cessez-le-feu successifs. En l’état actuel, la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC risque de s’aggraver davantage, rendant encore plus difficile toute solution politique durable.
L’Angola a exprimé sa surprise après la rencontre entre les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame à Doha, le 19 mars 2025. Cette réunion, tenue sous l’égide du Qatar, a eu lieu au moment même où une délégation de la République démocratique du Congo (RDC) participait à une rencontre à Luanda pour discuter d’un règlement avec le M23.
Le ministre angolais des Affaires étrangères, Tête António, a souligné que bien que « tous les efforts pour résoudre les conflits soient les bienvenus », l’Angola reste attaché à l’idée que « les problèmes africains doivent avoir une résolution africaine ». Cette déclaration traduit une frustration face aux interférences extérieures et à la marginalisation des initiatives régionales, en particulier celles pilotées par Luanda, qui joue un rôle clé dans la médiation entre Kinshasa et Kigali.
Si les rebelles poursuivent leur progression cela pourrait marquer une escalade majeure avec des conséquences désastreuses sur la stabilité du pays. La communauté internationale et les pays voisins, notamment l’Angola, continuent d’appeler à une solution diplomatique, mais la poursuite des combats souligne l’impuissance des efforts de médiation face à une rébellion déterminée et soutenue par des acteurs extérieurs.
La RDC fait aujourd’hui face à un dilemme stratégique : continuer à privilégier la voie diplomatique, malgré son inefficacité actuelle, ou renforcer la réponse militaire pour contenir l’avancée des rebelles. Dans tous les cas, l’issue de cette crise aura un impact majeur sur la stabilité de la région et l’avenir du pays.
La rédaction de b-onetv.cd