La macabre découverte d’au moins dix corps de civils a secoué la localité de Bweremana, dans le territoire de Masisi, ce mardi 21 janvier 2025. Ces morts interviennent au lendemain de la prise de cette localité, chef-lieu de la chefferie des Bahunde, par les rebelles du M23-RDF, exacerbant une situation sécuritaire déjà critique.
Selon des sources locales, six corps ont été retrouvés à Burora et quatre à Nyamoma. Ce bilan, qualifié de provisoire, pourrait encore s’alourdir alors que les recherches se poursuivent. Les circonstances exactes des décès restent floues, mais les habitants parlent d’exactions commises par les rebelles dans leur avancée.
À Minova, cité située dans le territoire voisin de Kalehe (Sud-Kivu), des affrontements sporadiques ont été signalés entre les rebelles du M23 et les résistants Wazalendo. Ces heurts auraient également causé des pertes civiles, bien que le nombre exact reste à confirmer. Malgré ces violences, un calme précaire règne actuellement dans ces deux agglomérations. Cependant, la situation reste volatile, notamment à Kasunyu (sud de Minova) et Kalungu (ouest), où les rebelles auraient étendu leur contrôle. La peur demeure omniprésente parmi les habitants, qui craignent de nouvelles attaques ou des représailles.
Dans un communiqué publié ce mardi, les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ont affirmé intensifier leurs efforts pour contenir ce qu’elles qualifient « d’agression rwandaise », imputant le soutien des forces rwandaises de défense (RDF) aux rebelles du M23. Les FARDC ont rapporté des avancées à Lubero, où elles ont repoussé les rebelles et infligé de lourdes pertes à l’ennemi. Toutefois, les autorités militaires, par la voix du général Sylvain Ekenge, reconnaissent la difficulté de la situation à Bweremana et Minova, où les M23-RDF continuent de déstabiliser la région.
Face à cette escalade, les autorités congolaises appellent les populations au calme et à la vigilance. Elles exhortent les habitants à ne pas céder à la désinformation, souvent propagée sur les réseaux sociaux par des sources proches des groupes armés.
Pascal Nduyiri