La résurgence du conflit entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, via le groupe rebelle M23, a été au centre des discussions mardi 18 février à Luanda. Le président angolais, João Lourenço, a rencontré son homologue congolais, Félix Tshisekedi, pour analyser la situation sécuritaire dans l’est de la RDC. Bien que les détails de leur entretien n’aient pas été divulgués, il est reconnu que le président Lourenço, en sa qualité de médiateur depuis plus de cinq ans, maintient des contacts réguliers avec les présidents Tshisekedi et Paul Kagame du Rwanda, dans le but de restaurer la paix et la stabilité dans la région.
À l’issue de la réunion, le ministre angolais des Relations extérieures, Téte António, a souligné que les deux dirigeants avaient examiné la situation actuelle en RDC. Il a rappelé que cette crise préoccupait l’ensemble du continent africain, notamment après la récente réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine à Addis-Abeba, dédiée à ce conflit. Le ministre a insisté sur la nécessité de définir les prochaines étapes pour résoudre cette tension persistante.
La situation politico-militaire en RDC s’est rapidement dégradée en raison des actions du M23, soutenu par le Rwanda. Après la prise de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, fin janvier, les rebelles ont avancé et occupé Bukavu, principale ville du Sud-Kivu, le 16 février. Ces offensives ont provoqué le déplacement de plus de 100 000 personnes vers l’île d’Idjwi, sur le lac Kivu. Bien que les ports de Goma et Bukavu aient été rouverts par les rebelles, facilitant ainsi l’acheminement de l’aide humanitaire, l’aéroport de Goma demeure fermé, entravant les efforts d’assistance.
Les Nations-Unies ont accusé le M23 de violations des droits de l’homme, notamment l’exécution sommaire de trois enfants à Bukavu. Ces allégations s’ajoutent aux préoccupations internationales concernant le soutien du Rwanda au M23, bien que Kigali nie toute implication, affirmant agir en légitime défense contre des milices hutues opérant en RDC.
La communauté internationale appelle à un dialogue renforcé et à des pressions diplomatiques accrues pour éviter une escalade du conflit qui pourrait déstabiliser davantage la région.
La rédaction de b-onetv.cd