Le sommet conjoint de la SADC et de l’EAC, tenu à Dar-es-Salaam, avait donné aux Chefs d’État-Major des armées des deux organisations un délai de cinq jours pour proposer des directives techniques en vue d’un cessez-le-feu immédiat et sans conditions. Cette décision faisait suite à la détérioration rapide de la situation sécuritaire et humanitaire dans le Nord-Kivu, aggravée par l’occupation de Goma par la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda.
Cependant, quatre jours après le sommet, les combats se poursuivent sur plusieurs fronts, sans avancée concrète dans l’application des résolutions prises. Face à cette inertie, le gouvernement congolais a interpellé, ce mercredi, la SADC et l’EAC, exigeant la convocation immédiate de la réunion des Chefs des forces de défense pour mettre en place un mécanisme de suivi et de vérification du cessez-le-feu.
Dans un communiqué officiel, Kinshasa rappelle avoir pris acte de la réaffirmation unanime par les Chefs d’État du respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RDC, ainsi que de l’engagement à exiger le retrait des forces étrangères non invitées. Toutefois, le gouvernement estime que la mise en œuvre de ces engagements dépendra d’une relance rapide et coordonnée des processus de Luanda et de Nairobi, qui devront désormais être fusionnés pour plus d’efficacité.
Le gouvernement congolais met en garde contre toute tentative de détourner l’attention des véritables causes du conflit, affirmant que la crise actuelle n’est ni une question ethnique ni une simple rébellion interne, mais bien une atteinte à la souveraineté et à la sécurité nationale. Kinshasa insiste sur la nécessité d’une application stricte des décisions du sommet, condition indispensable à un retour durable à la paix.
Ce sommet conjoint SADC-EAC a été convoqué en exécution de la décision du sommet extraordinaire des Chefs d’État et de gouvernement de la SADC du 31 janvier 2025 à Harare, au Zimbabwe. Ce dernier avait évalué l’évolution rapide de la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC et appelé à une approche collective pour répondre à cette crise persistante.
Alors que les hostilités se poursuivent, la RDC attend désormais des actes concrets de la part de ses partenaires régionaux pour contraindre le M23 et ses soutiens à respecter les engagements pris et restaurer l’ordre dans les zones occupées.
La rédaction de b-onetv.cd