Le gouvernement congolais a accueilli favorablement les sanctions annoncées ce lundi 17 mars par l’Union européenne (UE) contre des responsables militaires rwandais, certaines entités économiques du Rwanda et plusieurs cadres du M23. Kinshasa estime toutefois que ces mesures doivent être renforcées pour être réellement dissuasives.
Les personnalités et structures visées sont accusées de violations graves des droits humains, incluant des meurtres, des violences sexuelles et le recrutement d’enfants soldats, tout en étant impliquées dans l’occupation de plusieurs localités et villes, dont Goma et Bukavu.
Dans un communiqué publié par le ministère de la Communication et des Médias, la RDC déplore la violation de son intégrité territoriale par les troupes rwandaises, responsables, selon elle, de plus de 8 500 morts parmi les civils, ainsi que de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, notamment des attaques contre des hôpitaux, des enlèvements d’enfants et des exécutions sommaires.
Kinshasa estime que ces nouvelles sanctions européennes, s’ajoutant à celles récemment prises par les États-Unis, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et le Canada, confirment la responsabilité du Rwanda dans la détérioration de la situation sécuritaire à l’Est de la RDC.
Le gouvernement congolais insiste sur la nécessité d’aller plus loin en suspendant la participation du Rwanda aux opérations de maintien de la paix des Nations unies et en imposant une transparence accrue sur les transferts d’armes vers Kigali. L’objectif reste clair : obtenir le retrait immédiat et sans condition des troupes rwandaises du territoire congolais.
Enfin, Kinshasa réaffirme son engagement en faveur des voies diplomatiques pour une résolution pacifique de cette crise, qui perdure depuis plus de trois décennies.
Emille Kayomba