Après des mois de tensions et d’affrontements dans l’est du pays, le gouvernement congolais se dit prêt à engager des discussions directes avec le M23. Cette décision marque un tournant stratégique, alors que les initiatives diplomatiques régionales ont montré leurs limites face à la persistance des hostilités.
Lors d’un point de presse à Kinshasa, la ministre d’État aux Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a expliqué les raisons de cette ouverture au dialogue. Elle a rappelé que la RDC a longtemps privilégié les cadres de négociation établis par la communauté internationale, notamment les processus de Luanda et de Nairobi, mais que leur efficacité reste à prouver.
« Malgré nos efforts pour obtenir une solution pacifique, nous constatons une détérioration continue du conflit et des cessez-le-feu qui ne sont pas respectés. Il est donc nécessaire d’explorer d’autres voies pour mettre fin aux violences », a déclaré la ministre.
Thérèse Kayikwamba a également regretté que le M23 ait décliné l’invitation du médiateur angolais, compliquant ainsi la mise en œuvre des mécanismes de paix régionaux. Face à cette impasse, la RDC estime qu’un dialogue direct pourrait être une alternative pour éviter une nouvelle escalade militaire et protéger les populations civiles, premières victimes du conflit.
Toutefois, la ministre a tenu à rassurer l’opinion publique : « Notre priorité reste la protection de nos citoyens et la sauvegarde de la souveraineté nationale. Toute discussion se fera dans le strict respect de ces principes. »
Cette ouverture au dialogue reste toutefois conditionnée à des garanties de désengagement du M23 et à un cadre clair pour la cessation des hostilités. Reste à savoir si cette nouvelle approche portera ses fruits dans un climat toujours aussi tendu dans l’est de la RDC.
Pascal Nduyiri