Ce lundi 17 mars 2025, les ministres des Affaires étrangères de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) se réunissent à Harare pour adopter des mesures visant à soutenir le rétablissement de la paix dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), où les offensives du M23/AFC, soutenu par le Rwanda, continuent d’aggraver la crise sécuritaire.
Un agenda centré sur la cessation des hostilités
Selon un communiqué de l’EAC, cette réunion se penchera sur : L’examen du rapport de la réunion conjointe des chefs des forces de défense (CDF) prônant un cessez-le-feu immédiat et un arrêt des hostilités ; La mise en place d’un mécanisme de coordination technique pour surveiller l’application des décisions du sommet conjoint ; Une feuille de route détaillée pour une mise en œuvre immédiate et à long terme des mesures prises, y compris leur financement ; La formulation de recommandations pour le prochain sommet conjoint SADC-EAC sur la stabilité à l’Est de la RDC.
La RDC exige un retrait des forces rwandaises et un corridor humanitaire
Lors d’une réunion consultative tenue le 15 mars à Nairobi et présidée par le secrétaire du cabinet kényan aux Affaires étrangères, Musalia W. Mudavadi, les ministres de l’EAC ont approuvé les recommandations du sommet des chefs d’état-major des forces de défense du 24 février à Dar es-Salaam. Ces recommandations incluent l’arrêt immédiat des hostilités et l’ouverture de l’accès humanitaire aux populations affectées.
Présente à cette réunion, Thérèse Kayikwamba Wagner, ministre d’État congolaise aux Affaires étrangères, a plaidé pour une réponse régionale coordonnée et l’application des décisions du sommet SADC-EAC du 8 février. La RDC exige notamment : Un cessez-le-feu inconditionnel ; Le retrait immédiat des forces rwandaises (RDF) et du M23 des territoires occupés ; La réouverture des aéroports de Goma et Kavumu ; L’ouverture d’un corridor humanitaire pour aider les populations affectées.
Préparatifs et appel au cessez-le-feu de João Lourenço
En amont de la réunion de ce lundi, la SADC a convoqué le 16 mars des hauts fonctionnaires à Harare pour finaliser les documents de travail destinés aux ministres. Cette rencontre, initialement prévue le 28 février mais reportée, s’inscrit dans la dynamique du sommet conjoint SADC-EAC de Dar es-Salaam.
Par ailleurs, le président angolais João Lourenço, médiateur du processus de paix, a appelé les belligérants à respecter un cessez-le-feu à partir du 16 mars à minuit. Dans un communiqué officiel, la présidence angolaise précise que cette trêve doit inclure « toutes les actions hostiles contre les populations civiles et l’occupation de nouvelles positions ».
Vers un dialogue à Luanda entre Kinshasa et le M23 ?
Alors que la réunion SADC-EAC de Harare se tient ce lundi, un dialogue direct entre le gouvernement congolais et le M23 est censé débuter mardi 18 mars à Luanda sous l’égide de l’Angola. Cette initiative, controversée en RDC où Kinshasa a longtemps refusé toute négociation avec le M23, vise à explorer des options diplomatiques pour résoudre la crise.
Toutefois, des incertitudes demeurent quant à l’acceptation de certaines propositions, notamment le brassage et le mixage des rebelles dans l’armée congolaise, un point sur lequel Kinshasa pourrait rester inflexible. Cette réunion ministérielle conjointe SADC-EAC pourrait ainsi jouer un rôle clé dans l’orientation des futures négociations et la mise en œuvre des décisions régionales pour stabiliser la région.
Junior Kulele


